Coutumes traditionnells dans le Tet

Suspendre une peinture folklorique ou une calligraphie sur un mur de la maison est depuis longtemps une coutume incontournable des Vietnamiens à l’occasion du Tet. Ces peintures sont souvent synonymes de meilleurs vœux pour la nouvelle année et servent aussi à la décoration des maisons lors de cette fête traditionnelle.

Les peintures folkloriques et l’ambiance du Tet au Vietnam

À l’approche du nouvel an lunaire au Vietnam, toutes les villes sont en ébullition, une ambiance de fête se dégage alors de partout. En accueillant le Tet, en plus de la préparation des plats et de l’achat de nouveaux vêtements, les Vietnamiens décorent leurs maisons. À côté des fleurs de pêcher et des objets décoratifs rouges, les estampes populaires représentent véritablement l’ambiance du Tet et apportent des vœux de chance, de joie et de prospérité pour l’année qui s’annonce.

Les peintures folkloriques du Tet

En effet, peu avant le Tet, les Vietnamiens ont pour habitude d’enlever les anciennes peintures avant d’en accrocher des nouvelles, cela porte un sens précis : dire au revoir aux anciennes choses pour en accueillir des nouvelles. Malgré l’absence de cette coutume dans plusieurs foyers vietnamiens modernes, elle reste toujours un trait culturel caractéristique du Tet traditionnel. Les peintures folkloriques sont un ornement significatif combinant valeurs culturelles et artistiques datant du XIIe siècle. On les fabrique généralement à partir des matières premières naturelles, dont les feuilles, les graines, les cendres et la poudre de brique, habilement mélangés pour créer différentes gammes de couleurs.

Quelques estampes folkloriques les plus connues

Parmi les plus célèbres estampes figurent celles de Hàng Trông (Hanoï), Kim Hoàng (à Hoài Duc en banlieue de Hanoï), Đông Hô (à Bac Ninh) et Sình (à Huê). Partons à la découverte de quelques-une des estampes populaires les plus connues et leurs significations !

Vinh hoa – Phú quý, Nhân nghĩa – Lễ trí (Réussite – Prospérité, humanité et loyauté – Respect et Intelligence)

Les peintures folkloriques du Tet

Il s’agit d’un quartet de peintures du village Dong Ho classées en deux couples : Vinh hoa (un garçon tient un coq) – Phú quý (Une fille tient un canard) et Nhân nghĩa (un garçon tient un crapaud) – Lễ trí (une fille tient une tortue). La tortue est traditionnellement un symbole de l’effort d’apprentissage et au savoir (vous pouvez trouver de nombreuses sculptures de tortues au temple de la Littérature). Le crapaud, selon un conte folklorique, est un animal courageux car il sauva tous les êtres de la sécheresse en ayant demandé au Ciel de faire pleuvoir. Le quartet représente les souhaits de la réussite ainsi que les leçons de moralités pour les enfants.

Đàn lơn âm dương (Famille de cochons yin yang)

Les peintures folkloriques du Tet

En étant un symbole d’intégrité, l’image de cochon est souvent présente dans les peintures folkloriques. La maman cochon et ses enfants dessinés avec des signes de yin et yang signifient l’harmonie entre la terre et le ciel, conduisant à la reproduction et à l’abondance. L’estampe de la famille de cochons yin yang du village Dong Ho porte donc le souhaite d’une famille heureuse et d’une vie en plénitude.

Đanh đu (Balançoire)

Les peintures folkloriques du Tet

L’estampe « Balançoire » de Dong Ho représente les jeux traditionnels et l’ambiance animée du Tet.

Dạ xương – Nhật minh (Le coq chante – Le soleil se lève)

Les peintures folkloriques du Tet

« Da xuong – Nhat minh » de Hang Trong est un couple d’estampes dont deux coqs se tiennent face à face. Le coq est un animal populaire dans les peintures folkloriques car les Vietnamiens croient que le chant du coq peut chasser l’obscurité, les esprits malfaisants et porter de la chance.

La calligraphie, une coutume incontournable du Tet au Vietnam

À l’occasion du Tet, non seulement des estampes populaires mais aussi des peintures calligraphiques sont accrochés dans la maison afin d’apporter la chance pour la nouvelle année.  

« Chaque année s’ouvre la fleur du pêcher

On retrouve le vieux calligraphe

Encre de Chine, papier rouge étalés

Sur un trottoir parmi tant de passants »

(Le vieux calligraphe – Vu Dinh Liên)

Ces vers sont gravés profondément dans la mémoire des Vietnamiens lors des premiers jours du Tet. En effet, dès le 3ème jour du nouvel an, les gens ont l’habitude de « demander » une calligraphie à suspendre dans la maison et afin d’apporter ses vœux pour la nouvelle année. Cette coutume, que l’on appelle « xin chữ » en vietnamien, demeure depuis longtemps un trait culturel typique de la tradition vietnamienne. En fait, elle prendrait son origine de la période du système féodal, où la littérature et les lettrés étaient très respectés. C’était alors un grand honneur de recevoir leur écriture manuscrite, ce qui est aussi un objet de chance au début de la nouvelle année.    

Les calligraphies du Tet

Les calligraphies portant des meilleurs voeux

Les œuvres calligraphiques contiennent des mots stylisés en vietnamien ou en chinois écrits à l’encre de Chine sur des papiers rouges. Sous le pinceau des calligraphes, les calligraphies ont des significations éducatives et littéraires qui représentent des souhaits de chance, de fortune et de longévité.

Généralement, les étudiants et les jeunes demandent des idéogrammes chinois symbolisant l’intelligence (智), la connaissance (智), la piété filiale (孝) pour se rappeler l’importance d’acquérir des connaissances et se raffiner dans la moralité. Les adultes tendent à choisir des mots tels que : calme (安) vertu (德), cœur (心) dans l’attente d’une nouvelle année de la paix et d’harmonie dans la famille. Outre les calligraphies de Han (écriture chinoise) et de Nom (ancienne écriture vietnamienne), de nombreux lecteurs préfèrent les versets et les mots en vietnamien car ils sont faciles à lire et à comprendre.

Ông đồ, les vieux calligraphes

En effet, l’image de vieux Hanoï lors du Tet traditionnel a été tellement attachée à celle du vieux maître calligraphique, ou ông đô en vietnamien, porté d’un « ao dai » masculin noir et d’une coiffe s’asseyant sur des nattes dans un coin de la rue, derrière lui remplit plein des sentences parallèles rouges, des manuscrits calligraphiés.

Les calligraphes du Tet

Aujourd’hui, on retrouve une centaine des calligraphes qui se réunissent dans « la rue des calligraphes » au lac de Van dans le temple de la Littérature à l’occasion du nouvel an lunaire. Chaque année, la fête des calligraphies se tenant dans cette première université du Vietnam attirent des meilleurs lettrés et ceux qui aiment la calligraphie. La fête a pour objectif de conserver ce beau trait culturel du Tet traditionnel, tout en préservant et en promouvant la valeur de la calligraphie vietnamienne.

Si vous choisissez le Vietnam comme votre prochaine destination pour le Nouvel An lunaire, mêlez-vous à l’atmosphère animée locale en visitant les calligraphes du temple de la Littérature à Hanoi ou au Palais de la Culture et du Travail de Ho-Chi-Minh Ville.

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