Les scientifiques du Fonds Mondial pour la Nature (WWF) se réjouissent de la découverte de 157 nouvelles espèces dans la région du Grand Mékong, en Asie du Sud-Est, en 2017. Pourtant, ils s’inquiètent aussi que beaucoup d’autres espèces non découvertes soient menacées à cause de l’activité humaine.
Des nouvelles espèces découvertes dans la région du Grand Mékong
Le Mékong, le plus long fleuve d’Asie du Sud-Est traverse des paysages uniques et riches en espèces dans six pays différents : Chine, Birmanie, Laos, Thaïlande, Cambodge et Vietnam. Il s’agit d’un joyau de biodiversité, chaque année, on y découvre encore de nouvelles espèces. En 2017, 157 nouvelles espèces ont été découvertes, dont 3 mammifères, 23 poissons, 14 espèces d’amphibiens, 26 espèces de reptiles et 91 espèces de plantes dans certains terrains les plus impénétrables de la région, tels que des zones de jungle denses et montagneuses, ainsi que des rivières et des prairies isolées au Vietnam, Cambodge, Laos, Thaïlande et Birmanie.
Cela a élevé le nombre total de nouvelles espèces découvertes entre 1997 et 2017 dans la région à plus de 2600. Ces réussites scientifiques incroyables illustrent notre connaissance limitée sur les habitats et les créatures de la région du Mékong, soulignant le potentiel de découvertes dans l’avenir.
La menace d’extinction des nouvelles espèces
Bien que la région du Grand Mékong soit considérée comme un trésor de biodiversité, une grande partie des espèces répertoriées sont déjà menacées de disparition ou même d’extinction par la destruction massive des habitats. Le changement climatique ainsi qu’un braconnage pratiqué à grande échelle et le commerce illégal d’animaux sauvages. « Nous n’avons, de loin, pas encore découvert toutes les espèces. C’est tragique, mais certaines vont s’éteindre avant même que cela n’arrive » – a déclaré M. Stuart Chapman, directeur régional de l’Asie-Pacifique du WWF.
Parmi les nouvelles espèces découvertes, une espèce de bambou de la chaîne des Cardamomes au Cambodge, avec une base unique en forme de bulbe qui pousse le long des routes, ce qui le rend vulnérable au défrichement. Une autre nouvelle espèce de plantes de la famille des Thismia a été découverte au Laos mais déjà en danger car les terres qui constituent son habitat ont été concédées en location pour l’extraction du calcaire.
Le Skywalker Hoolock Gibbon, l’un des nouveaux mammifères découverts, a été aperçu pour la première fois à la mi-2017 et a été nommé d’après le personnage de « Star Wars ». Cependant, ce gibbon fait partie des 25 primates les plus menacés de la planète et fait face à un « risque grave et imminent pour sa survie, comme beaucoup d’autres petites espèces singes du sud de la Chine et de l’Asie du Sud-Est, en raison de la perte d’habitat et de la chasse” selon l’équipe qui l’a découvert.
Une course contre la montre
Bien que le Laos et la Birmanie aient tenté de lutter contre le commerce illégal d’animaux sauvages, en augmentant les sanctions et en fermant les magasins et les marchés, les braconniers peuvent facilement capturer et transporter des animaux à travers les frontières, notamment dans des endroits tels que Mongla et Tachilek en Birmanie, a déclaré M. Lee Poston, porte-parole du WWF dans la région du Grand Mékong.
Les braconniers utilisaient souvent les pièges fabriqués à partir de câbles de vélo utilisés pour attraper des espèces menacées destinées à la fois à la consommation locale et au commerce illégal, a expliqué t-il. Il apprécie le travail des rangers locaux qui traquent et surveillent les zones pour y trouver des pièges. Pourtant, leur grande quantité rend leur suppression difficile.
En dépit des difficultés, M. Poston a déclaré que le nouveau rapport témoignait de la « résilience de la nature ». « En soulignant ces incroyables découvertes, nous transmettons un message : même si les menaces pèsent sur la faune et la flore sauvages du Grand Mékong, il y a encore de l’espoir dans le future car tant de nouvelles espèces sont découvertes régulièrement » a t-il précisé.
Dans une déclaration, Chapman a déclaré « Il y a du sang, de la sueur et des larmes derrière chaque nouvelle découverte parce qu’il s’agit d’une course contre la montre pour que des mesures de la protection puissent être prises avant qu’il ne soit trop tard ».
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