Monastère teck de Birmanie

À la découverte de la Birmanie et ses monastères en teck

Parmi « les dix fleurs », à savoir les dix arts traditionnels de Birmanie, l’art du « Panbu » signifie celui qui produit des figures et des motifs floraux en bois ou en ivoire. Cet art était à son apogée durant l’ère du royaume de Pagan (849 – 1297) et se basait sur la religion bouddhiste arrivée au XIe siècle. Les anciens temples et monastères birmans étaient magnifiquement décorés de sculptures complexes sophistiquées. De nombreux géant en bois ont été endommagés au cours du temps mais certaines des sculptures sur bois survivent encore dans les monastères en teck, trouvés principalement dans la région de Mandalay.

Les sculptures en teck dans les monastère birmans

Le bois de teck dans la sculpture birmane

La sculpture sur bois dans les monastères était principalement réalisée avec du bois de teck. Le teck est un arbre tropical qui pousse abondamment en Asie du Sud-Est, dont la meilleure espèce, le teck dahat, est endémique de Birmanie. Son lustre brun doré, ses grains décoratifs et ses propriétés uniques en ont fait l’un des bois durs les plus précieux au monde. Il s’agit également de l’un des rares bois possédant une huile naturelle qui retarde la pénétration de l’eau et empêche la structure de bois de se fissurer et de devenir cassant au cours du temps. Contenant une substance résineuse, il est extrêmement résistant à la pourriture et repousse les termites et les autres insectes. La beauté de ce genre de bois réside dans le fait qu’il s’assombrit au cours du temps, ce qui rend les édifices plus antiques.

Le processus de sculpture sur bois de teck comprend quatre étapes principales : dessiner, découper des pièces creuses, sculpter des motifs et enfin raffiner l’œuvre. Il existe quatre types de sculpture : Kanote-pan (fleurs), Nari (Bouddha), Kapi (animaux) et Gaza (grande statue). La sculpture de Kanote-pan couvre toutes les parties de motifs floraux et celle de Nari représente les figures du Bouddha, des êtres humains et des esprits. Cette dernière est particulièrement évidente dans les édifices comme le palais de Mandalay, le monastère de Salin et celui de Shwenandaw. Pakokku, à 30km de Bagan, est un autre centre renommé pour la sculpture sur bois, dans lequel les pagodes de Shwe Ku et Thiho Shin attirent les amateurs d’art par les œuvres liées aux histoires du Bouddha exquisément montrées sur du bois à fond floral. En effet, dans la région de Mandalay, autrefois capitale royale, se trouvent les constructions en teck les plus saisissantes qui aient été construites par la dynastie de Konbaung durant XIXe siècle.

Les plus beaux monastères en teck de Birmanie

Le monastère de Shwenandaw

Le monastère en teck de Shwenandaw

Lors du déplacement de la capitale d’Amarapura à Mandalay en 1857, le monastère de Shwenandaw, faisant partie à l’origine du palais royal d’Amarapura, fut également démonté et transféré par le roi Mindon dans sa nouvelle capitale.

Les ornements du monastère en teck de Shwenandaw

Après sa mort, cet édifice fut retiré du palais royal et reconstruit en 1880 pour devenir un monastère séparé dédié à la mémoire de Mindon. Le monastère de Shwenandaw est situé à quelques centaines de mètres au nord-est du palais royal de Mandalay. Il s’agit d’un chef-d’œuvre significatif de l’art de la sculpture sur bois birman à Mandalay.

En effet, cette grande construction en teck possède quatre niveaux de toitures séparés, dont chacun est plus petit que celui situé en dessous. Ils sont décorés de reliefs complexes très détaillés représentant des nagas ainsi que  d’autres animaux mythiques. On y trouve aussi des danseurs, des fleurs et des pampres sculptés sur les panneaux à l’extérieur et à l’intérieur. Les décorations et ornements élaborés ainsi que les sculptures raffinées de parapets et des portes donnent une indication de la richesse du palais royal disparu. À l’intérieur, le hall principal, soutenu par des piliers de teck massifs, abrite une réplique du trône royal et des sculptures exceptionnelles des esprits Nats et des images de Bouddha.

Le monastère en teck de Shwe In Bin

L'un des monastères en teck de Birmanie : Shwe In Bin

Le monastère de Shwe In Bin fut construit en 1895 au sud-ouest de Mandalay par un marchand Chinois marié à une Birmane d’origine royale. Cette construction en teck respecte scrupuleusement les règles traditionnelles de l’architecture birmane en comprenant tous les pavillons couronnés d’un « pyatthat ». Il s’agit d’un type de toiture à multiples degrés typique de l’architecture birmane, religieuse ou royale. On le trouve le plus souvent dans les palais et les monastères bouddhiques en Birmanie.

Le monastère de Nat Taung Kyaung

Les toits Pyahatt des monastères en teck de Birmanie

Possédant également un système de toiture « pyatthat » aussi magnifique que celui de Shwe In Bin, le monastère de Nat Taung Kyaung constitue un joyau architectural au nord de l’Ancien Bagan. Le complexe comprend deux monastères et pavillons en teck sculpté. Les gravures de créatures aviaires et les motifs de flammes sur les toits et balustrades témoignent également de l’effervescence de l’architecture birmane au XVIIIe siècle.

Le monastère en teck de Yoke Sone Kyaung

Les sculptures en teck basée sur les récits de Jakata

En arrivant au sud de Bagan, à environ une heure de route, on trouve l’ancienne ville de Salay, située sur la rive de la rivière d’Ayeyawady. Elle est connue pour ses nombreux monastères anciens ornés de magnifiques sculptures sur bois. Parmi lesquels, le monastère de Yoke Sone Kyaung, datant de 1882, est célèbre pour son abondance de sculptures sur bois de teck représentant des scènes de conte de Jakata, à savoir les récits des précédentes naissances du Gautama Bouddha.

Le monastère de Shwe Yan Pyay

L'un des monastère en teck de Birmanie : Shwe Yan Pyan

Situé à plus de 2km au nord de Nyaung Shwe, près du lac d’Inle, le monastère sur pilotis de Shwe Yan Pyay se distingue par son bâtiment en teck rouge sur pilotis et ses grandes fenêtres ovales. Construit au XIXe siècle, ce monastère de 150 ans est un joyau de l’architecture birmane qui témoigne de l’art de la construction des édifices religieux à l’époque féodale. Il fut construit pour abriter les garçons pauvres de la région, qui, lorsqu’ils venaient y vivre devenaient de fait moines novices et y pouvaient y passer leur Shinbyu. La lumière de soleil, la couleur du teck, les vêtements bouddhistes orange et l’ambiance tranquille, donne un cadre aussi calme que photogénique à ce monastère. Voilà donc une belle étape à ne pas manquer lors d’une découverte du lac Inle.

>>> Et pour en découvrir plus sur la cérémonie du ShinByu

La sculpture sur bois et les géants en teck sont l’une des grandes fiertés des habitants du « pays aux milles pagodes ». Cette forme d’art est continuellement préservée par les locaux et transmise aux générations suivantes pour qu’elle ne soit jamais oubliée.

Et si vous souhaitez découvrir la Birmanie et ses magnifiques monastères de teck :

>>>  Une aventure de Bagan au lac Inle
>>>  Échappée birmane et bord de mer en 15 jours
>>> La boucle Birmane, de Rangoon à Mandalay en deux semaines

 

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