Les fruits exotiques du Vietnam

Le Vietnam est sans aucun doute un pays de fruits. On les déguste en dessert, au goûter, au déjeuner bref, tout au long de la journée. Lors de votre voyage au Vietnam, il est plus que recommandé de vous essayer aux fruits locaux. Une bonne occasion de profiter de fruits exotiques en abondance.

Même si les pommes, les poires ou les fruits des bois sont assez chers au Vietnam, ils ne vous manqueront certainement pas ! On trouve des dizaines de variétés de fruits exotiques ! Mais passons sur les classiques ananas ou encore bananes et attardons-nous sur quelques fruits originaux qui sauront titiller vos papilles !

Le mangoustan

Le mangoustan, l'un des fruits exotiques du Vietnam

Le mangoustan (măng cụt) est un fruit à l’enveloppe rouge-violet foncé lorsqu’il est mûr. Une fois ouvert, ce fruit originaire d’Asie du sud-est, révèle une belle chair blanche, délicate et brillante. Le cœur de ce fruit, un peu fibreux n’en est pas pour autant rebutant. En effet, son goût sucré et un peu acidulé en fera le dessert ou le goûter parfait ! Tout simplement délicieusement rafraîchissant lors des chaudes journées d’été au Vietnam. Pour le déguster, il suffit de l’ouvrir en deux pour en sortir la chair, naturellement divisée en petits quartiers. En saison, on trouve des mangoustans dans presque tous les marchés vietnamiens.

 

Le longane

Les longanes, proche du litchi

Le longane (nhãn) est un fruit de la famille des sapindaceae dans laquelle on trouve aussi le litchi ou le ramboutan, très communs au Vietnam. On nomme aussi le longane : « œil de dragon ». Ce surnom vient de l’apparence de celui-ci. En effet, une fois épluché, sa chair blanche légèrement translucide laisse apparaître en son centre son noyau noir. Rappelant donc la forme d’un globe oculaire et d’une pupille. Le longane pousse en grappe, avec une enveloppe brune ayant l’aspect d’une écorce assez fine. Pour le déguster, il suffit de le presser délicatement jusqu’à ce que son enveloppe craque. Sa chair est très douce et savoureuse et son goût proche du litchi.

Dans le nord du Vietnam, lors de la saison des récoltes, on peut voir des ballets de scooters et de petits camions remplis de longanes.

 

Le fruit du jacquier

Le fruit du jacquier du Vietnam

Le fruit du jacquier (mít) est tout simplement le plus gros fruit du monde. En effet, il peut atteindre plusieurs dizaines de kilos. Si gros, qu’il peut en être dangereux lorsqu’il tombe de son arbre. De par sa taille et la relative difficulté à éplucher, il est généralement vendu prêt à être déguster. Son enveloppe est très épaisse et couverte de petits piquants. Une fois ouvert, il révèle une multitude de petits arilles qui entoure une graine. Ce sont ces arilles que l’on peut déguster. Leur chair est ferme et « sèche » mais leur arôme est tout à fait singulier aux accents de bananes et d’ananas. Il est aussi possible de consommer les graines grillées, bouillies ou rôties. Le fruit du jacquier peut se manger cru, en dessert, en soupe sucrée et même en chips !

 

La sapotille

La sapotille, un fruit vietnamien

Bien qu’originaire du continent américain, la sapotille (hồng xiêm) s’est doucement imposée en Asie du sud-est et il est désormais tout à fait commun d’en trouver au Vietnam. Ce fruit ressemble à une pomme de l’extérieur avec sa couleur brune. Néanmoins, une fois mûre et épluchée la sapotille révèle une chair orangée. Sa chair est granuleuse, fibreuse et juteuse et son goût est très sucré. Les amoureux de sucreries fonderont donc sans aucun doute pour la sapotille !  On peut la trouver relativement facilement dans les marchés vietnamiens.

 

La goyave

La goyave, l'un des fruits favoris des Vietnamiens

Tout comme la sapotille, la goyave (ổi) est originaire du continent américain. Pourtant, elle a su séduire toute l’Asie et désormais les Vietnamiens sont très friands de ce fruit que l’on trouve partout ! La goyave est ronde-ovale, en forme de poire, sa peau est verte et assez fine. Sa chair se divise en deux parties. La partie extérieure est blanche, ferme, très croquante et acidulée. La partie intérieure est douce et sucrée, un peu plus gélatineuse et referme plusieurs petites graines qui sont comestibles. L’autre caractéristique de la goyave, c’est son parfum puissant, utilisé pour le thé, le shampooing et bien d’autres biens de consommation.

 

La mangue

La mangue, un des fruits incontournables du Vietnam

La mangue est un fruit originaire d’Asie du sud mais dont la culture s’est popularisée à travers l’ensemble des pays tropicaux. Dans le monde comme au Vietnam, il existe différentes variétés de mangues et donc différentes manières de consommer ce fruit. Mûre (xoài chín), la peau de la mangue est jaune-orange-rouge. Une fois ouverte, elle révèle une chair orange, pulpeuse avec un goût fleuri, sucré tout à fait distinctif. C’est cette forme et ce goût qui sont les plus communs en Europe. Néanmoins, on peut aussi manger la mangue lorsqu’elle est encore verte (Xoài xanh). Sous cette forme, sa chair est croquante et d’un vert clair et consommée après le repas. Son goût est assez acidulé, c’est pourquoi on la mange avec du sel pimenté pour l’atténuer. La célèbre salade de mangue est aussi préparée à partir de la mangue verte et est un plat incontournable au Vietnam.

 

Les agrumes

Les agrumes du Vietnam

Le Vietnam est un pays d’agrumes, ainsi, on en trouve de nombreuses variétés. Parmi les plus populaires, on peut citer le citron (Chanh), utilisé pour le thé glacé mais aussi comme condiment dans de nombreux plats, au même titre que le kumquat (quất), pour ajouter un peu d’acidité. Le pomélo (bưởi) est un autre agrume original à déguster lors de votre voyage au Vietnam, apportant une vraie fraîcheur avec son goût sucré et légèrement amer. Enfin, un classique : l’orange ! Au Vietnam, les oranges sont vertes, un peu plus petites qu’en Europe. Malgré qu’elle soit un fruit commun, l’orange est un incontournable à goûter au Vietnam puisqu’elle est légèrement différente et, on le sait peu, originaire d’Asie ! Enfin, on trouve aussi différents types de mandarines et clémentines. Bref, si vous aimez les agrumes, vous serez servis !

 

Bonus : le durian

Le durian, un fruit controversé au Vietnam

Et pour terminer… Un bonus ! L’odeur et la réputation du durian (sầu riêng) le précède. En effet, il est interdit dans de nombreux lieux publics à travers l’Asie pour son odeur forte et persistante, agréable pour certains, pestilentielle pour d’autres. Son goût est difficilement descriptible et pour vous faire une opinion, la meilleure solution reste de vous y essayer !

Notre petit conseil : avant de vous attaquer au fruit pur et pour vous familiariser avec son goût, commencez par des produits dérivés tels que des bonbons ou des gâteaux !

 

Il existe de nombreux autres fruits exotiques dans le pays, et le mieux reste encore d’arpenter les travées des marchés du Vietnam où vous pourrez découvrir et déguster de nombreuses variétés.

>>> Les marchés incontournables de Hanoi

Et pour découvrir le Vietnam, ses fruits et ses marchés :

>>> Une grande traversée du Vietnam en 15 jours 

>>> Le Vietnam par la côte, une balade balnéaire

Les nids d'hirondelles, ou salanganes au Vietnam

Manger des nids d’hirondelles ? Oui, c’est possible ! Il s’agit d’un met particulièrement apprécié en Asie et l’un des ingrédients pour la cuisine les plus chers au monde. Mais ces nids d’hirondelles ne sont pas composés de feuilles et de brindilles. En réalité, ceux-ci sont issus d’une espèce d’hirondelle bien spécifique qui utilise sa salive pour confectionner son nid. Soyons un peu plus clairs…

Les salanganes, des hirondelles qui valent de l’or

Les salanganes, les hirondelles au nid comestibleScientifiquement, on les nomme Aerodramus fuciphagus mais au Vietnam, on les appelle salanganes. Ces petites hirondelles vivent uniquement en Asie du sud-est,  plus précisément, on les trouve en Indonésie, en Malaisie, en Thaïlande, au Cambodge et au Vietnam.  Les salanganes vivent principalement sur les côtes où elles viennent nicher dans les petites fissures de falaises ou des grottes.

Ces hirondelles sont de très petite taille, elles mesurent environ 12cm de long pour un poids d’un peu plus de 16 grammes. Leur plumage est noir-marron et leurs pattes et bec sont noirs. Parmi les caractéristiques les plus distinctives de cette espèce, on peut notamment parler de leurs ailes très longues et effilées pour leur taille, ainsi que de leur queue très courte en forme de fourche.

Les salanganes se regroupent et se reproduisent en colonies et se nourrissent surtout de petits insectes qu’elles chassent en groupe ou en se mêlant à d’autres espèces de petits oiseaux.

La culture des nids d’hirondelles au Vietnam

La région de Khanh Hoa où on trouve des nids d'hirondelles au Vietnam

Comme nous vous l’expliquions précédemment, la salangane a une manière bien à elle de confectionner son nid. Elle régurgite sa salive qu’elle « colle » sur des parois. Au contact de l’air celle-ci va sécher pour se durcir et offrir un véritable “nid douillet” pour ses petits. En moyenne le nid mesure 6cm de large pour 1.5cm de profondeur et pour un poids de 14 grammes, ce qui représente tout de même près d’un mois de travail pour les salanganes.

Au Vietnam, les régions les plus connues pour la récolte des nids se situent dans le centre du pays. Mais la plus célèbre d’entre elle est sans aucun doute la région de Khanh Hoa et son chef-lieu : Nha Trang. Les touristes Vietnamiens et étrangers connaissent bien cette ville balnéaire pour ses longues plages et ses eaux bleues.

Mais à quelques kilomètres des côtes, on trouve aussi de nombreuses petites îles qui renferment une biodiversité unique. On y pratique généralement le snorkeling pour découvrir les fonds marins et c’est aussi sur ces îles que viennent nicher les salanganes et plus précisément sur l’île de Hong Ngoai.

En fait, dans cette région, la culture des nids d’hirondelles est si développée qu’il existe même un temple dédié aux ancêtres fondateurs de la récolte des nids sur l’île de Hong Noi. La technique n’a pas vraiment changé avec le temps, des petites cabanes de bambou sont agrippées aux flancs des falaises. C’est ici que vivent ceux qui ont la dure tache de surveiller et de récolter les précieux nids. Les salanganes viennent construire un premier nid qui sera récolté. Cela les poussent à en fabriquer un nouveau dans lequel elles pondront à nouveau. Une fois le nid abandonné, ils seront récoltés à nouveau.

Le danger et la rudesse de ce travail en valent bien la peine puisqu’un kilo de nids d’hirondelles naturels et de bonne qualité peut se vendre aux alentours de 4500€, en moyenne le prix tourne autour de 2000€ le kilo. Ce qui en fait l’un des ingrédients les plus chers au monde.

Les nids d'hirondelles ou salanganes

Bref, vous l’aurez compris, la rareté de ces nids d’hirondelles en fait un produit d’exception et ce n’est pas d’aujourd’hui. On pense qu’on a commencé à consommer des nids d’hirondelles il y’a environ 700 ans en Chine. Cependant, étant donné la finesse de ce produit, il n’était réservé qu’aux rois et aux mandarins. Ils le dégustaient pour ses vertus médicinales et sa grande valeur nutritionnelle.

 

La cuisine et les bienfaits supposés des nids d’hirondelles

Comment déguste-t-on les nids d’hirondelles au Vietnam ?

Une boisson à base de nids d'hirondelles de la région de Khanh HoaEn règle générale, on cuisine les nids d’hirondelles en soupe que l’on déguste au restaurant ou chez soi. Il est aussi possible de les cuisiner sous forme de porridge, souvent accompagné de champignons, de poulet mais aussi de différentes herbes médicinales.

Il est aussi commun de goûter aux nids d’hirondelles en boisson, artisanales ou industrielles. En effet, comme tout produit de luxe, à l’image de la truffe, du foie gras ou du saumon, on essaye de plus en plus de le démocratiser, de réduire les coûts et d’industrialiser la production. On trouve donc aujourd’hui des boissons en canette à base de nids d’hirondelles. Mais de cette généralisation du produit, il en résulte donc une baisse de la qualité.

Les nids naturels et les plus purs se vendent donc à prix d’or. Cependant, avec l’appât du gain de nombreuses contrefaçons ont envahi le marché. Il est de plus en plus difficile de les distinguer.

Mais si les nids d’hirondelles sont encore et toujours consommés en Asie, c’est sans aucun doute pour ses bienfaits supposés. En effet, même si le terme « supposé » joue un grand rôle, il est prouvé que les nids d’hirondelles ont de nombreux avantages pour la santé.

Les bienfaits des nids de salanganes

Il est assez complexe de faire la différence entre ce qui est superstition et scientifiquement prouvé concernant la consommation de nids. Il est tout de même possible de distinguer quelques caractéristiques incontestables.

Selon la médecine traditionnelle, les nids d’hirondelles auraient des vertus anti-âge et seraient excellents pour la préservation de la peau. On pense aussi qu’ils permettraient de faciliter la digestion et seraient un bon fortifiant quelque peu remède miracle et soigneraient la grippe, la toux, les maux de gorges ect.

Dans les faits, il est indéniable que les nids ont une très grande valeur nutritionnelle, ils contiennent de nombreux acides aminés et sels minéraux bons pour la santé parmi lesquels du manganèse, du cuivre et du zinc qui sont d’excellents fortifiants pour la santé générale du corps. Le manganèse, par exemple, aide aux fonctions nerveuses, le cuivre joue un rôle important dans la production de globules rouges. Quant au zinc, il est permet d’améliorer les fonctions immunitaires et la digestion.

Une soupe de nids d'hirondelles

En bref, oui… Les nids d’hirondelles contiennent des éléments incontestablement bons pour la santé et le fonctionnement du corps. Cependant, on manque encore de preuves et d’analyses scientifiques qui permettent de clairement prouver les effets bénéfiques des nids d’hirondelles sur la santé.

En attendant d’en savoir plus, déguster des nids d’hirondelles reste une expérience originale et unique à essayer au Vietnam. Une occasion de s’essayer à un produit rare et d’exception !

>>>Et pour découvrir les nids d’hirondelles et la province de Khanh Hoa

Le Tet, nouvel an lunaire vietnamien

Pour les Vietnamiens, le nouvel an occidental au 1er janvier demeure une occasion de fêter la nouvelle année avec des amis ou lors d’événements publics tandis que le nouvel an lunaire constitue un moment pour la famille. Plus que des vacances pour marquer le début d’une nouvelle année, le Tet est vraiment une occasion spéciale pour les Vietnamiens. En effet, le nouvel an lunaire revêt une grande importance traditionnelle avec des coutumes datant de milliers d’années et reste encore extrêmement important dans la culture moderne. Comme son nom l’indique, la fête dépend du calendrier lunaire. Cette année, le Tet tombe le 25 janvier 2020 et sera célébré à travers le pays. Mais comment fête-t-on le Tet au Vietnam ?

Les fleurs de pêcher au nouvel an lunaireL’installation des décorations du Tet

Le Tet est toujours un festival de couleurs vives et vibrantes. Pour les Vietnamiens, les couleurs les plus dominantes durant la fête sont le rouge et le jaune car elles sont considérées comme un symbole porte-bonheur. Ainsi, la ville s’habille littéralement de rouge, étant ornée de décorations telles que des lanternes, des fleurs ou des calligraphies. Au sud du pays, les méridionaux aiment décorer la maison d’un bel abricotier alors que la branche de fleur de pêcher ou un arbre à kumquat gagne toujours la faveur des septentrionaux. À l’approche du nouvel an lunaire, de nombreuses rues sont rendues piétonnes et se transforment en marchés aux fleurs. Se rendre aux marchés est pour les Vietnamiens une façon de sentir l’ambiance de Tet. Les gens y viennent non seulement pour acheter des fleurs ou des kumquats mais aussi simplement pour se promener et pour admirer les fleurs ornementales.

Outre les fleurs, les gens ont l’habitude de suspendre dans la maison des objets décoratifs tels que des peintures folkloriques ou des bannières de calligraphie représentant leurs souhaits pour la nouvelle année. D’ailleurs, les gens installent également dans leur maison des statues, généralement de l’animal représentant le signe astrologique de l’année ou des divinités de la fortune. Avant l’installation des décorations, un nettoyage en profondeur de la maison est effectué pour balayer la malchance de l’année passée et souhaiter la bienvenue à la nouvelle année. Cependant, il faut finir tout le nettoyage avant l’arrivée du Tet car nettoyer la maison dans les premiers jours de la nouvelle année pourrait balayer la nouvelle chance entrante, ce qui est considéré comme un signe de malchance.

>> La coutume de décorer la maison de peintures folkloriques et de bannières de calligraphie 

La pratique des cultes lors du nouvel an lunaire

Le Tet est une occasion de se réunir en famille et surtout de rendre hommage aux ancêtres et aux divinités. Ainsi, de nombreuses pratiques de culte sont effectuées lors de ces jours. Une semaine avant l’arrivée du Nouvel an, soit le 23e jour du 12e mois lunaire, les familles vietnamiennes préparent des offrandes pour reconduire les trois génies de la cuisine jusqu’au ciel. Ces trois génies célestes s’installent dans toutes les familles vietnamiennes en suivant tout ce qui se passe durant toute l’année. Ils rentrent au ciel lors des sept derniers jours de l’année pour rapporter à l’Empereur de Jade toutes les bonnes et mauvaises actions que les membres de la famille ont fait au cours de l’année passée.

Les repas lors du nouvel an lunaire

Le jour du réveillon, les gens préparent deux rituels de culte, l’un se tient l’après-midi ou au soir pour inviter les ancêtres à venir faire la fête avec la famille pendant les trois jours du Tet et l’autre a lieu au moment du réveillon pour accueillir la rentrée des trois génies de la cuisine mais aussi remercier le génie de la terre pour sa protection. Après le culte des ancêtres, les membres de la famille se retrouvent autour de la table pour le repas du réveillon. Suite au spectacle de feu d’artifice marquant le début de la nouvelle année, les gens restent éveillés tard en sortant pour visiter les pagodes, acheter des objets porte-bonheur et les donner à des amis ou des proches. Dans la croyance des Vietnamiens, acheter ou donner des cadeaux comme un petit sac de sel, un briquet ou une plante pleine de bourgeons constitue une coutume traditionnelle au début de l’année pour souhaiter de la bonne santé et des bonnes nouvelles choses.

Le sel, un cadeau classique du Tet

Durant le premier jour de la nouvelle année, les familles vietnamiennes préparent deux repas de culte, l’un au matin et l’autre à l’après-midi, afin d’exprimer leur gratitude aux ancêtres et aux divinités et souhaiter des bons vœux pour le nouvel an. Enfin, au troisième jour ou quatrième jour, un rituel est pratiqué pour raccompagner les ancêtres dans l’autre monde.

Les plats traditionnels lors du Tet

Plus qu’une occasion de rendre hommage aux ascendants, le Tet est synonyme de réunion familiale et rien ne rassemble la famille mieux qu’un repas convivial plein de mets traditionnels. Comme nettoyer la maison et faire de la cuisine sont des choses à éviter pendant les premiers jours de l’année, tous les plats consommés durant la fête doivent être préparés à l’avance.

Un repas traditionnel au Tet

Le Banh chung, gâteau à base de riz gluant, d’haricots et de viande de porc enveloppé dans des feuilles de bananier puis cuit à la vapeur, est un mets traditionnel typique des célébrations du Tet. Quelques jours avant le nouvel an lunaire, les familles avaient l’habitude de se réunir autour d’une marmite géante de gâteau de riz et attendre sa cuisson qui peut durer toute la nuit. C’est un moment privilégié pour toute la famille et ce moment reste gravé dans la mémoire de chaque enfant vietnamien. Aujourd’hui, il est facile d’acheter ces gâteaux dans les marchés ou les supermarchés.

Le Tet s’accompagne souvent une variété de collations sucrées qui sont rarement servies le reste de l’année. Généralement, au milieu de la table du salon de chaque maison à cette occasion se trouve un plateau rempli de bonbons, de graines, de fruits secs et d’autres friandises de la taille d’une bouchée. L’idée générale est qu’offrir aux invités les collations sucrés leur souhaitant une vie douce pour l’année à venir tout en facilitant la conversation entre les gens.

Offrir des cadeaux porte-bonheur et fêter le nouvel an lunaire

Le Tet, c’est l’occasion de visiter des proches ou des amis que l’on n’a pas vus pendant toute l’année. Les adultes se présentent leurs vœux et partagent des moments agréables autour du thé, d’un plateau des friandises ou d’un repas chaleureux. S’offrir des cadeaux constitue un aspect important de la célébration du Nouvel an lunaire. Les adultes préparent les enveloppes rouges contenant de nouveaux billets et les offrent aux enfants. Entre adultes ou avec des partenaires commerciaux, ces cadeaux sont généralement des paniers-cadeaux remplis de produits alimentaires, de thé, de fruits et de boissons alcoolisées.

Les fameuses enveloppes rouges offertes lors du Tet

On dit que le Tet se résume à trois jours, cependant, l’ambiance festive peut en fait durer tout au long du premier mois lunaire. Il s’agit non seulement d’une occasion pour se réunir en famille et vénérer ses ancêtres mais aussi de se détendre après une année de travail acharnée. En effet, après la célébration du Tet, une centaine de festivals sont organisés dans le pays pour accueillir l’arrivée du nouvel an.

>> Célébration du Tet 2020 : les festivals printaniers incontournables

Ainsi, le Tet est sans aucun doute une occasion idéale pour s’immerger dans la tradition vietnamienne.

Toute l’équipe de Carnets d’Asie vous souhaite une excellente année remplie de bonheur et de prospérité !

La pratique de l'alcool au Vietnam

La consommation de l’alcool fait partie intégrante de la culture, de la tradition et du mode de vie des Vietnamiens. Les Vietnamiens boivent de l’alcool pour presque toutes les occasions ou même pour aucune occasion spéciale. En effet, l’alcool constitue un moyen d’aborder les gens, de débuter une conversation avec des inconnus ou de s’amuser avec ses amis. Il s’agit donc d’une tradition pleine de convivialité, de sincérité et un symbole d’amitié, on ne boit jamais un bon alcool seul mais on le partage avec des amis. Quand les locaux vous invitent à boire un petit verre d’alcool, c’est une façon d’accueillir amicalement leurs invités. Alors, il vaut la peine d’avoir un aperçu sur l’habitude et la manière de boire de l’alcool au Vietnam afin que vous puissiez en tirer le meilleur parti !

Les types de boissons alcoolisées au Vietnam

La bière ou Bia : La reine de l’alcool au Vietnam

La bière, l'alcool incontournable au Vietnam

Il s’agit de la boisson alcoolisée la plus populaire au Vietnam. Pour toutes les occasions, petites ou grandes, la bière sera l’accompagnement parfait pour les repas vietnamiens. Du simple repas familial, à un anniversaire, un mariage ou bien pour les fêtes importantes, la bière sera de la partie. Il existe trois types de bière les plus consommés au Vietnam : la bière en bouteille ou en canette, la bière à la pression et la bière artisanale.

Parmi celles-ci, la bière pression, ou Bia hoi, arrive en tête en étant la préférée de la plupart des Vietnamiens. Lors d’une balade dans les grandes villes, on peut croiser des petits restaurants vendant le Bia hoi, souvent installés en plein air sur les trottoirs avec des tables et tabourets en plastique. De fait, elle est une bière légère qui contient environ 4% d’alcool. On apprécie que cette boisson bien fraîche et à la saveur douce avec un parfum très fin. Pour un prix modique de 10.000VND – 12.000VND, soit environ 0,5 euros, on peut s’offrir un petit verre aussi populaire qu’agréable. D’ailleurs, on consomme également de la bière en cannette ou en bouteille lorsque l’on fête chez soi. Quelques marques de bière locale connues sont Truc Bach, Saigon, Huda, Hanoi, etc.

La bière en bouteille au Vietnam

Enfin, en étant en vogue ces dernières années, la bière artisanale est de plus en plus appréciée en raison de son élaboration exquise à partir d’ingrédients spéciaux, sa production à petite échelle et son arôme incroyable. Fabriquée manuellement à partir d’ingrédients naturels, il y en a pour tous les goûts!

L’alcool au Vietnam fait maison

La boisson alcoolisée la plus connue au cœur de la culture de consommation d’alcool au Vietnam est l’alcool fait main qui est fabriqué à partir de céréales. En effet, en raison de la civilisation rizicole depuis la nuit des temps, les habitants savent fabriquer traditionnellement l’alcool à partir d’ingrédients  ayant une haute teneur en amidon telles que le riz gluant, le maïs, le manioc, le sarrasin, etc. Parmi lesquelles, le riz gluant ou « ruou gao » constitue l’ingrédient le plus utilisé en raison de son parfum particulier et sa douceur caractéristique. Presque toute activité autour de la table inclut de l’alcool et vous aurez sans aucun doute l’occasion d’y goûter lors d’une nuit chez l’habitant.

>> Dormir chez l’habitant au Vietnam : Tout savoir

L'alcool au Vietnam fait maison

Chez les ethnies, le partage de l’alcool de riz est parfois plus spécifique. Le « ruou can » est un type d’alcool de riz consommé directement dans la jarre à l’aide de pailles en bambou, parfois d’une seule que l’on se transmet à tour de rôle. Ainsi, boire le « ruou can » est un synonyme de partage et de convivialité entre le propriétaire et ses invités ou entre amis.

La convivialité de l'alcool au Vietnam

D’ailleurs, il existe une sorte de liqueur distillé aux herbes ou aux animaux, qui est considérée comme une médecine traditionnelle bonne pour la santé. Il est assez difficile d’en trouver dans le commerce car chaque famille a sa propre façon de la macération dans de l’alcool. L’alcool de riz à haut degré alcoolique est généralement laissé macérer avec des plantes médicinales ou des animaux tels que les serpents, les geckos, les hippocampes. Ces ingrédients sont placés dans une grande bouteille pendant des années jusqu’à ce que les substances extraites de ces herbes ou animaux se dissolvent dans de l’alcool.

Le serpent, un ingrédient incontournable de l'alcool au Vietnam

Le vin vietnamien

De fait, le vin n’est pas une boisson traditionnelle au Vietnam puisque l’on préfère les boissons alcooliques fortes. D’ailleurs, jusqu’à récemment, le pays ne possédait pas ou peu de terrains viticoles et ne maîtrisait pas les techniques complexes de vinification. Jusqu’à la colonisation française, les Français cherchaient un endroit pour reproduire leur culture de la vigne et ils trouvèrent la ville de Dalat, qui devint la capitale du vin vietnamien.

Le vin de Dalat

Cette ville, située sur les hauts plateaux à 1500m d’altitude, fut une station climatique pour les colons français. Son climat clément permet aux arbres de donner des fruits en abondance. Le vin de Dalat est donc devenu une marque de vin vietnamien célèbre, susceptible de concurrencer les marques importées.

Les « règles » de la consommation de l’alcool au Vietnam

En Vietnamien, « nhau » est une expression locale désignant « boire de la bière (ou de l’alcool) avec des amis ». Pour « nhau » avec des Vietnamiens, il y a quelques points à retenir, dont le plus important est le plaisir de passer du temps avec des amis. Mais à part ça, n’oubliez pas de boire sans crier « dzo », ce qui est la version locale de « trinquer ». Cela est suivi souvent par un compte à rebours de « 1, 2, 3…dzo » ou en vietnamien « mot, hai, ba…dzo ». Il s’agit d’une phrase essentielle à connaître lorsque vous buvez avec des locaux. Après cela, il existe une phrase pour encourager les gens à consommer rapidement de l’alcool : « Tram phan tram », signifiant « boire cul sec ». Si vous « nhau » avec des personnes plus âgées que vous, vous devez utiliser les deux mains pour leur offrir de la bière ou de la nourriture.

Occupant une place importante sur la liste en ce qui concerne la consommation d’alcool, le Vietnam a donc des graves problèmes de consommation excessive de l’alcool. En effet, tant de gens se retrouvent dans des accidents horribles lorsqu’ils rentrent chez eux après avoir bu. Pour réduire les accidents de circulation, une nouvelle loi a été mise en vigueur à partir du 1er janvier 2020 dans laquelle ceux qui conduisent en état d’ébriété seront condamnés à une amende plus élevée, soit jusqu’à une trentaine de millions dongs ou des milliers de dollars en fonction de la violation. En plus de cela, leur permis de conduite peut être révoqué pour 24 mois au maximum. Alors, le vieux slogan s’applique : si vous buvez, ne conduisez pas ! Si vous consommez de l’alcool, il vous faut prendre le taxi ou le moto-taxi pour rentrer chez vous.

La pratique du "Nhau" au Vietnam

Vous l’aurez compris, une halte dans un lieu de « nhau » lors de votre séjour au Vietnam est incontournable pour vous immerger au cœur de la vie locale et faire quelques rencontres formidables. La rue de Ta Hien à Hanoi et la rue de Bui Vien à Saigon sont les lieux les plus trépidants pour bien pratiquer le « nhau » au Vietnam.

Et pour découvrir le Vietnam, vous essayer à l’alcool local et pratiquer le “Nhau” :

>> La grande traversée du Vietnam en 15 jours

>> Cao Bang et la RC4, un voyage à travers l’histoire

>> Un trek entre Bac Ha et Hoang Su Phi

Le Cap Sac, le rituel le plus sacré de l'ethnie Dao au Vietnam

Dans la région montagneuse du nord du Vietnam, l’isolement géographique fractionne le peuplement. Les vallées communicant difficilement, il en résulte une multiplicité de groupes ethniques aux us et coutumes spécifiques. Vivant près de la frontière avec le Laos et la Chine avec une population de plus de 750.000 personnes, l’ethnie Dao conserve encore des traits culturels uniques, dont des rituels à la fois sacrés et mythiques. Parmi lesquels, le Cap Sac constitue l’un des rituels religieux les plus importants de la communauté de Dao, surtout pour les hommes. Celui-ci est indispensable pour qu’un garçon devienne un homme mature et un véritable descendant de Ban Vuong (l’ancêtre de Dao), qui peut participer aux principales activités de la communauté et est capable de retrouver ses ancêtres après sa mort.

La cérémonie du Cap Sac chez l'ethnie Dao au Vietnam

La légende du rituel de Cap Sac

Selon la légende des Dao, leurs ancêtres vivaient sur les hautes montagnes lorsque les démons sont apparus. Ils attaquèrent les êtres humains, mangèrent le bétail et détruisirent la récolte des paysans. Sans magie, les êtres humains ne pouvaient pas les vaincre et se résignèrent donc à souffrir. En apercevant les souffrances de la population, l’empereur de Jade envoya des combattants célestes sur Terre pour tuer ces esprits malfaisants. Cependant, ces derniers ne furent pas éliminés car ils étaient trop nombreux. L’empereur de Jade décida de demander aux divinités de transmettre la magie aux villageois masculins et ces derniers étaient appelés respectivement par les autres villageois « thay tao » ou chamans. Les combattants célestes et les chamans combattaient ensemble et ont finalement tué tous les mauvais esprits.

Les chamans Dao pratiquent le Cap Sac

Initialement, le rituel de Cap Sac était tenu uniquement pour certains hommes spécifiques dans le village qui voulaient être chamans, cependant, celui-ci est considéré aujourd’hui comme un rite obligatoire pour tous les hommes. Les garçons ou les hommes Dao de 11 à 30 ans doivent passer ce rituel pour être considéré comme un homme mature, pouvoir se marier et devenir chef de famille ou encore chef de village. Selon les Dao, une personne qui ne passe pas le Cap Sac ne serait pas en mesure de contrôler son esprit, ce qui nuirait par conséquent au destin de sa progéniture. Il s’agit également d’un rituel de la « naissance d’une personne » dans lequel un homme Dao reçoit un nom de dieu qui peut être utilisé dans l’autre monde. On croit aussi que les gens qui passent le Cap Sac ne seront pas blessés par les démons à leur mort.

Comment se déroule le Cap Sac ?

Les peintures divines lors de la cérémonie

L’année où s’organise le Cap Sac d’un homme doit être soigneusement choisie pour bien s’adapter à son année de naissance. Le rituel a généralement lieu au 1er, 11e ou 12e mois de l’année lunaire. Le Cap Sac est divisé en trois niveaux : trois lampes, sept lampes et douze lampes. Tous les hommes ordinaires doivent passer le rituel de trois lampes tandis que ceux qui passent les rituels de sept et douze lampes peuvent devenir chaman. Ils doivent être tous dirigés par les chamans qui sont expérimentés dans les cultes liés aux rituels du village, généralement de trois à sept chamans en fonction du niveau de rituel.

Avant le rite, les chamans mettent en place un autel et prient pour le soutien des divinités à travers la cérémonie du sacrifice de poulet. Jusqu’à minuit, ils battent des tambours et des gongs tout en lisant des textes de culte afin d’inviter au rituel les divinités gardiennes et les dieux suprêmes tels que l’empereur de Jade, Ban Vuong, Lao Zi (fondateur du taoïsme) et les dieux des montagnes, des rivières et de la terre. La chambre du culte est bientôt remplie des peintures des dieux ainsi que de la philosophie de la relation entre la vie humaine et l’univers. Avant le soleil, les chamans ainsi que les participants doivent monter à un autel de 2 mètre de haut, qui est installé temporairement près de la maison, puis effectuent le rite devant les divinités. Ensuite, ils marchent trois tours dans le sens des aiguilles d’une montre pour montrer leur respect au ciel et chasser les mauvais esprits. Enfin, les hommes qui passent le Cap Sac seront baptisés d’un nom de dieu et pourront participer aux affaires sociales.

Les masques de papier et les oreillers de rêves du Cap Sac

L’un des rituels les plus sacrés du peuple Dao

Le rituel des trois lampes peut durer un à deux jours avec des rites simples, cependant, ceux des sept ou douze lampes sont plus compliqués et prennent de quatre à cinq jours avec des étapes plus mystiques. En plus des rites ci-dessus, le Cap Sac de sept ou douze lampes comprend un rituel spirituel unique pour les élèves des chamans qui veulent devenir à leur tour chamans.

Lors de ce rituel, le chef chaman « emmène » ses élèves dans l’autre monde pour rencontrer l’empereur de Jade et obtenir la magie. Ils se couchent en reposant leurs têtes sur les « oreillers de rêve » et portent un masque de papier avec les têtes des divinités. Après le rituel, le chef chaman marche trois tours en priant et retirant le masque. Puis il prend une gorgée de petit thé, vaporise sur leur ventre et tapote la poitrine de chacun pour les réveiller. Après le rite, ceux qui passent le rituel seront tamponnés sur la tête par les chamans.

D’ailleurs, seuls les couples qui passent le Cap Sac des douze lampes seront autorisés à se retrouver dans l’autre monde. Durant les rites, les femmes et les hommes portent leur costume traditionnel, prennent des repas végétariens, pratiquent l’abstinence sexuelle et font des bonnes actions durant le rituel. En passant le Cap Sac, les hommes reçoivent des enseignements qui ont des significations religieuses mais aussi pédagogiques.

Les costumes traditionnels Dao

Le rituel de Cap Sac constitue un trait spirituel unique dans la croyance des Dao au nord du Vietnam pendant des milliers d’années. Il joue également comme une image multi-aspects reflétant véritablement leur vie, ce qui, par conséquent, contribue de manière significative au trésor culturel immatériel du pays.

Et pour découvrir le nord du Vietnam et rencontrer l’ethnie Dao :

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La musique traditionnelle au Vietnam

La musique vietnamienne : un reflet de l’identité du pays

Influencée par la musique chinoise, indienne et occidentale, la musique traditionnelle du Vietnam est à l’image du pays, elle est multiculturelle. En effet, chaque région, chaque ethnie a sa propre musique, son propre style. Par exemple, dans le nord du pays on parle d’une musique de savant comme le Hat Quan Ho. Puis, dans le centre on trouve la musique royale et dans le sud c’est la musique des amateurs avec des morceaux aux rythmes variés. On peut donc trouver plusieurs genres musicaux au Vietnam comme la musique de cour, de cérémonie, religieuse, de divertissement, de théâtre, paysanne, moderne, occidentale et proto-indochinoise. Pour jouer cette musique, les Vietnamiens utilisent de nombreux instruments et notamment la guitare lune, la guitare à 2, 3 ou 4 cordes, le tambourin, le petit tympan de cuivre ou encore la flûte de bambou monocorde. Chaque son est produit avec la peau, la pierre, le métal, l’argile, la soie, le bambou ou la calebasse.

La pratique de la musique traditionnelle au Vietnam

Autrefois, la musique traditionnelle était majoritairement jouée lors de cérémonie royale et religieuse. Mais, aujourd’hui, beaucoup de Vietnamiens jouent aussi pour renforcer leurs forces vitales, prolonger leur vie, pour divers rituels ou tout simplement pour s’amuser.

La musique traditionnelle du Vietnam, un patrimoine immatériel

Apparût au milieu du IIème siècle, la musique traditionnelle vietnamienne se découpe en 3 registres : les mélodies populaires (chansons d’amour et berceuses) qui sont souvent jouées sans instruments, les musiques classiques (Hat a Dao,…) elles sont jouées avec un orchestre qui se compose d’une quarantaine de musiciens et la musique de théâtre.

Aujourd’hui, la musique traditionnelle du Vietnam compte 5 sortes de musiques classées au patrimoine mondial immatériel de l’UNESCO. Les voici :

  • La musique de Nha Nhac : il s’agit d’un genre de musique royale aussi appelé « la musique de cour de Hué ». Vous l’aurez compris, le Nha Nhac provient de l’ancienne cité impériale. Classé à l’UNESCO le 3 novembre 2003, cet art s’accompagne de sublimes danses fastueuses. Il est né sous la dynastie des Ly (1009-1225) et est resté très apprécié de la cour jusqu’à la dynastie des Nguyên (1802-1945).

Autrefois, le Nha Nhac symbolisait l’éternité du pouvoir royal ainsi que la prospérité de la dynastie.

  • La musique de Gongs du Tay Nguyen : originaire de la région centrale du Vietnam, ce style de musique est très populaire chez les ethnies de ce territoire. Utilisé pour communiquer avec les divinités des ethnies et lors des rituels comme celui de l’invocation des pluies ou pendant les mariages, le Gong du Tay Nguyen est considéré comme étant un instrument sacré. Il fût inscrit à l’UNESCO le 15 novembre 2005.

Les gongs de Tay Nguyen

  • La musique de Ca Tru : née pendant la dynastie des Ly au XIème siècle et classé à l’UNESCO en 2009, le Ca Tru est l’art traditionnel le plus connu du Vietnam. Au départ, ce genre musical était appelé « Hat Khuôn » et il était joué lors des rites royaux et religieux. Puis, étant devenu très populaire pendant le XVème siècle, le « Hat Khuôn » devint le « Hat Hang Ho » et fût joué pour d’autres évènements tels que les mariages. Aujourd’hui, en plus de son nom actuel on parle également du chant des courtisanes ou du chant des savants.

Le chant traditionnel Ca Tru

Lors d’une représentation de Ca Tru la chanteuse, entourée de son public, frappe sur une planchette de bois avec une baguette pendant qu’elle chante. Elle est accompagnée d’un joueur de luth ainsi que d’un joueur de tambour.

  • Chants à l’entrée de la maison communale Hat Hoan : située dans le nord du Vietnam, dans la province de Phu Tho, Hat Hoan est le vestige des rois fondateurs Hung. Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO en 2011, ces musiques sont principalement chantées au printemps durant le nouvel an lunaire ou lors des fêtes de villages. Les chants de Hat Hoan honorent les rois fondateurs ainsi que les génies protecteurs des villages, de la nature, de la vie et du travail.
  • La musique de Quan Ho : c’est une musique populaire essentiellement jouée en groupe et acapella. Aussi, appelé « Kinh Bac », ce genre musical est une manifestation artistique qui a principalement lieu dans la province de Bac Ninh. La musique de Quan Ho est originaire des anciens chants d’amour. Inscrite à l’UNESCO en 2009, c’est une musique splendide à écouter et que vous pourrez découvrir lors des fêtes de printemps qui suivent la célébration du Têt.

Les instruments de musique du Vietnam

La musique traditionnelle du Vietnam est accompagnée de divers instruments de musiques originaires du Vietnam. En vous rendant à un spectacle de musique traditionnelle, vous pourrez aussi découvrir l’ingéniosité et le savoir des artisans locaux.

  • Monocorde (Dan Bau) : c’est une caisse de son en forme de rectangle fabriquée à partir de bambou ou de bois dur. Le Dan Bau se compose d’une corde en soie ou en bronze dont l’une des extrémités est reliée à une roulette tandis que l’autre extrémité est attachée à une caisse en bois. Cet instrument est souvent utilisé pour accompagner les discours ou les chansons douces. Beaucoup de Vietnamiens disent que le monocorde fait parti de leur âme. C’est l’un des instruments vietnamiens le plus original du pays.

Le Dan Bau vietnamien

  • La vielle à 2 cordes (Dan co) : avec une forme de cigogne, le Dan Co est l’instrument préféré des Vietnamiens. Transmis de génération en génération, il a un rôle important dans les orchestres. Cet instrument se compose de 2 chevilles en bois, d’un crochet mobile et d’une caisse de résonance recouverte d’une peau de serpent. Pour produire de superbes notes, le musicien utilisera un archet.
  • Luth-lune (Dan Nguyet) : utilisé à partir du XIème siècle, le luth lune produit des sons plutôt forts autour de diverses émotions. Il est employé pour la musique folklorique, les rituels funéraires ou encore les récitals de musique de chambre. Le Dan Nguyet doit son nom à sa caisse de résonnance qui a la forme d’une lune.

Le luth lune dans la musique traditionnelle vietnamienne

  • Gong : instrument sacré des ethnies minoritaires des hauts-plateaux du Vietnam. Le gong est fait en alliage de laiton, en mélange de laiton et d’or ou bien en argent et en bronze.

>> Pour découvrir le Vietnam

Les animaux sacrés dans la culture vietnamienne

Ces animaux sacrés qui font les légendes

Les mythes et les légendes font partie intégrante de la vie spirituelle des Vietnamiens. Sur la création de toutes les choses, le pays regorge de nombreuses légendes mythiques expliquant leur origine et ce qu’elles signifient pour la vie des habitants. Les animaux ne font pas exception. En effet, les créatures mythiques, soit très rares soit inexistantes, sont très vénérés par les Vietnamiens, au point qu’elles peuvent être trouvés sur divers objets sacrés au Vietnam, de la décoration des palais et des temples aux costumes et aux ustensiles impériaux. De ceux qui sont étranges aux animaux adorables, les créatures mythiques du Vietnam représentent un aspect important de l’humanité et de notre relation avec la planète. Voici les animaux vietnamiens sacrés ainsi que leur symbole dans la culture vietnamienne.

Le dragon dans la culture vietnamienne

Il s’agit probablement de la créature mythique la plus importante de la culture asiatique en général et du Vietnam en particulier. Les Vietnamiens croient qu’ils sont les descendants du dragon et la naissance du pays était étroitement liée à cet animal. Sur l’origine des Vietnamiens, la légende raconte que Lac Long Quan, roi des dragons qui vivaient dans l’eau, épousa Au Co, une fée de la montagne immortelle. Elle portait un sac d’œufs contenant cent enfants connus collectivement sous le nom de Bach Viet, ancêtres du peuple vietnamien. Le fils aîné est devenu le roi Hung Vuong, le fondateur du pays. Il existe donc un proverbe qui dit les Vietnam sont les « enfants du dragon et petits enfants de la fée ».

Le dragon dans la culture vietnamienne

La naissance de la capitale du pays était également liée à cet animal sacré en portant le nom « Thang Long » (la montée du dragon). D’ailleurs, selon une légende vietnamienne, c’était grâce au retour des dragons bienfaiteurs que les envahisseurs du Nord furent mis en déroute. Leurs langues de feu crachées se transformèrent au contact de la mer en multitude d’îlots, écueils aux formes extravagantes. C’est d’ailleurs pour cela que cette baie est connue en vietnamien sous le nom de Ha Long (la descente du dragon) et devenue l’une des merveilles du monde.

Un dragon d'or de la dynastie Nguyen

Le dragon était employé fréquemment dans l’art de la décoration et de la sculpture. Symbolisant le pouvoir et l’immortalité, c’était un symbole spécial des empereurs Vietnamiens. En effet, les motifs de dragon à cinq griffes n’étaient utilisés que dans la décoration du manteau et des objets des rois tandis que ceux de dragon à trois ou quatre griffes étaient réservés aux dignitaires de la cour. Les sculptures de dragons sont également observées dans la décoration des pagodes et des palais royaux. Pour un pays agricole comme le Vietnam, il est proche de la vie de population car il est considéré par cette dernière comme un élément de bonheur avec ses bienfaits dans la régulation harmonieuse de la pluie et du vent.

Le phénix

Le phénix dans la culture vietnamienne

Alors que le dragon symbolise le pouvoir supérieur de l’empereur, le phénix représente la reine et les femmes nobles en général. Considéré comme le roi des oiseaux, le phénix est doué d’une grande longévité et caractérisé par son pouvoir de renaissance après s’être consumé dans les flammes. Cet élégant oiseau légendaire constitue également un symbole de la grâce, de la vertu et de l’orgueil des femmes. L’image du phénix et du dragon est celle d’un couple qui réussit sur tous les plans. Comme le dragon, le phénix fut inventé en fonction du rôle de différents animaux ou oiseaux. Sa tête vient de celle de l’oie sauvage, le menton de l’hirondelle, le bec du poulet, le cou du serpent, le corps de la tortue, la queue du poisson et du paon.

Ainsi, les motifs de phénix étaient principalement employés dans l’architecture et la décoration des constructions dédiées aux femmes. Sous les dynasties féodales, lorsque les rois portaient les manteaux dragons dans la cour, les reines s’habillaient de manteaux phénix. Les palais de la mère du roi, de la reine et des concubines étaient également décorés de phénix au lieu du dragon. Les motifs décoratifs de phénix sur la toiture des palais Dien Tho et Truong Sanh dans la citadelle impériale de Hué sont un exemple.

>> Le guide complet de la citadelle impériale de Hué

La tortue dans la culture du Vietnam

Parmi les quatre animaux vietnamiens sacrés, seule la tortue est réelle. Cet animal occupe une place importante dans la culture vietnamienne en symbolisant la force, la longévité et l’intelligence. Au temple de la Littérature construit en 1070, abritant la première université du Vietnam, on trouve également 82 stèles de docteurs, toutes posées sur le dos de tortues en pierre, pour honorer les premiers lauréats des concours mandarinaux.

La tortue au temple de la litterature

D’ailleurs, le mythe historique du Vietnam rend hommage à au moins deux tortues légendaires. L’une aida le roi An Duong Vuong (257 – 207 av-J.C) à construire la citadelle spirale de Co Loa et l’autre aida Le Loi à lutter contre la Chine au XVe siècle. La légende raconte que Le Loi, qui dirigea la révolution contre les envahisseurs chinois Ming, aurait reçu d’un pêcheur une épée repêchée dans le lac. Après avoir vaincu les Chinois et être monté sur le trône, lors d’une sortie sur le même lac, le roi Le Thai To fut abordé par la tortue, qui lui réclama l’épée au nom du Roi-Dragon. Le roi comprit alors que l’épée était un mandat du Ciel pour chasser les envahisseurs et la rendit à la tortue.

La tortue du lac Hoan Kiem

Ce lac fut nommé « Hoan Kiem » signifiant « lac de l’épée restituée ». Au milieu du lac se trouve également l’îlot de la Tortue rendant hommage à cet animal sacré. En réalité, dans le lac vivent les tortues centenaires, appelées respectueusement par les Hanoiens « arrière-grand-père tortue ». L’une étant morte en 1967 fut conservée dans le temple de Ngoc Son et l’autre, la dernière, fut trouvée morte sur le lac en 2016.

La licorne, l’un des animaux sacrés de la culture vietnamienne

Avec le dragon, le phénix et la tortue, la licorne fait partie de quatre animaux sacrés, appelé « Tu linh » en vietnamien, vénérés non seulement au Vietnam mais aussi dans de nombreux pays asiatiques. Il s’agit d’une créature fantastique avec une tête mi-dragon, mi-lion et les éléments du cheval et du buffle. En symbolisant la paix et la bonne fortune, la licorne se présente généralement dans les danses de la licorne célébrant le commencement d’une nouvelle année, d’un commerce ou la cérémonie inaugurale. Dans la croyance vietnamienne, la licorne est forte et fidèle, qui convient donc à la protection des temples et des lieux de culte.

Une licorne de bois dans la culture vietnamienne

Le chien-lion

Différent des quatre animaux ci-dessus, le chien-lion, ou « nghê », est une mascotte du peuple vietnamien inspirée du lion et de la licorne. Dans un pays agricole comme le Vietnam, le buffle et le chien sont les animaux les plus familiers. Alors que le buffle aide les paysans à labourer le champ, le chien garde la maison. Occupant une place importante dans la vie des Vietnamiens, les chiens sont sacralisés à travers les statues en pierre installées à l’entrée des maisons. Les Vietnamiens croient que l’installation des statues de chien en pierre à l’entrée défendra la construction et protégera les gens des mauvais esprits.

Le chien-lion protecteur

Lorsqu’ils sont installés dans les endroits plus solennels tels que les temples, les pagodes ou les palais, ces chiens prennent une forme plus stylisée, celle du lion-chien. En Asie, le lion constitue en fait un symbole de pouvoir dans la conception de bouddhisme. Ayant la tête du lion et le corps du chien, les statues du chien-lion, parfois féroces, parfois amicales sont mises sur le devant des lieux sacrés en tant qu’animaux protecteurs.

Les temps passent mais ces animaux vietnamiens sacrés conservent toujours leurs places dans la vie spirituelle des Vietnamiens puisque quelle que soit l’époque dans laquelle on vit, tout un chacun aspire à la paix, à la prospérité, à la sérénité et au bonheur.

Et pour découvrir le Vietnam et ses animaux sacrés :
>>> La grande traversée du Vietnam en 15 jours
>>> Le Vietnam en famille avec des enfants
>>> Le Vietnam, une mosaïque de cultures

Les incontournables à Ha Giang

A la découverte des lieux incontournables de Ha Giang

Tout au nord du Vietnam, à 300 km de Hanoï, se trouve Ha Giang, la province la plus septentrionale du pays et de l’ancienne Indochine française. Limitrophe avec la province de Yunnan au sud de la Chine, Ha Giang est une région extraordinaire qui offre des paysages grandioses et variés, mais aussi une richesse culturelle impressionnante. En effet, 20 ethnies minoritaires sont recensées dans ce territoire. Les principaux peuples ethniques qu’on peut y trouver sont : les Hmong, les Dao, les Tay et les Nung.

Au programme lors de votre visite de cette pittoresque province : le tourisme responsable. Ici, vous pourrez défier votre esprit en explorant les incontournables de Ha Giang, faire de merveilleuses rencontres et découvrir des histoires de vies que vous ne pourrez trouver nulle part ailleurs.L'ancien palais fortifié du roi des Hmong : Vuong Duc Chi

Les sites à visiter

Palais fortifié de l’ancien roi des Hmong :

Situé à 20 km de Dong Van, dans le village de Sa Phin, à 1600 km d’altitude, se trouve l’ancien palais du roi des Hmong : Vuong Duc Chi. Afin d’asseoir son autorité sur le peuple Hmong, il donna l’ordre de la construction de ce bâtiment qui dura de 1898 à 1907. De plus, Vuong Duc Chi était un allier important de la France puisqu’il permettait à celle-ci d’avoir une emprise sur le territoire frontalier. En visitant ce petit palais on peut admirer une certaine harmonie entre l’art traditionnel des Hmong et l’art traditionnel des Chinois.

Parc géologique du plateau de Dong Van :L'un des lieux incontournables à Ha Giang : le parc géologique de Dong Van

Reconnu comme membre du réseau global des parcs géologiques mondiaux par l’UNESCO depuis 2010, le parc de Dong Van comblera bon nombre de voyageurs. Avec une superficie de 600 km² et 1250 mètres d’altitude, ce parc géologique est le numéro un du Vietnam et le deuxième de l’Asie du sud-est ce qui en fait l’un des sites incontournables à Ha Giang. Il a connu une importante évolution avec notamment la découverte de fossiles datant d’il y a plus de 600 millions d’années. Entouré d’importants réseaux de cavernes et d’une vingtaine de paysages karstiques différents, cet endroit charmera les amoureux de randonnée et d’escalade.

Cependant, le parc géologique du plateau de Dong Van s’étend sur 4 districts : Quan Ba, Yên Minh, Dông Van et Meo Vac. C’est pourquoi, il est important de faire une petite sélection des lieux que vous voulez visiter avant votre périple. Voici nos coups de cœur :

  • Montagnes jumelles de Quan Ba :

Ce lieu emblématique du plateau de Dong Van, aussi appelé le « Mont de la fée » serait, semble-t-il une création divine. En effet, selon la légende, la fée Hoa Dao serait tombée amoureuse d’un homme Hmong. Alors, ces deux jeunes personnes se marièrent et s’installèrent sur le plateau de Dong Van. A la suite de leur mariage, ils eurent un enfant. Mais, malheureusement pour la fée, l’empereur du ciel entendit parler de cette histoire. Il fut alors saisit d’une immense colère et décida de récupérer la fée. Remplie de tristesse, la fée n’eu d’autre choix que de partir. Mais afin que son enfant puisse survivre, elle lui laissa ses seins. Des années plus tard, lorsque l’enfant n’eu plus besoin de les utiliser, ils prirent la forme de deux montagnes jumelles. Aujourd’hui, on peut admirer ces montagnes depuis la porte céleste de Quan Ba.

Site incontournables à Ha Giang : les montagnes jumelles depuis la porte céleste

  • Col de Ma Pi Leng :

Le col de Ma Pi Leng signifie « le  nez du cheval » car, en raison du chemin escarpé, les chevaux ont peur de le traverser. Cela se comprend, à plus de 2000 mètres de hauteur et avec une longueur de 20 km, cette merveilleuse beauté relie le district de Dong Van à celui de Meo Vac. Les randonneurs qui s’y aventurent pourront admirer une sublime vue sur la rivière de Nho Que.

>> Et pour découvrir un autre site du parc géologique du plateau de Dong Van

Les marchés ethniques à ne pas manquerMarcher incontournables à Ha Giang

  • Marché de Sa Phin :

Situé dans le district de Dong Van, le marché des plateaux rocheux a lieu tous les 6 jours. Ici, les locaux proposent aux visiteurs toutes sortes de plantes médicinales. C’est notamment pour cette raison que l’on dit que cette foire est unique. De plus, après quelques petits achats au marché, vous pourrez vous diriger vers l’ancien palais du roi des Hmong.

  • Marché de Lung Phin :

Chaque semaine selon le calendrier lunaire, se tient le marché de Lung Phi qui est sans nul doute l’un des marchés les plus grands et animés de Ha Giang. Situé à Meo Vac, ce marché est une foire qui incarne parfaitement la culture des ethnies de la région. On y trouve plusieurs spécialités comme le miel de menthe, le thé de neige de Lung Phin ou encore le poulet de montagne brocart.

  • Marché de Hoang Su Phi :

Tous les dimanches, dans la rue principale de Vinh Quang, a lieu le marché de Hoang Su Phi. Ce sont principalement les Tay, les Nung, les Dao et les Hmong qui y participent. Les habitants descendent donc de leurs villages pour échanger ou vendre leurs produits (bétail, produits alimentaires, produits fabriqués mains,…). Mais, les locaux viennent aussi pour rencontrer les autres ethnies et échanger autour d’un verre d’alcool de riz ou d’un bon petit plat traditionnel.Rencontrer les ethnies sur le marché de Hoang Su Phi

Le marché de Hoang Su Phi est très agréable à faire grâce à son emplacement. En effet, celui-ci se situe au pied du mont Tay Con Linh, l’un des monts les plus haut de la province. D’ailleurs, pour vous rendre à Hoang Su Phi, vous pourrez passer par les plus belles rizières en terrasse du Vietnam.

Quand partir ?

La floraison des pruniers et des pêchers

  • Décembre à mars : en termes de météo, ce n’est pas la meilleure saison pour visiter la région, puisque les températures sont fraîches et dépassent rarement les 10 degrés. Mais, c’est la floraison des pêchers et des pruniers, les paysages sont alors sublimes. De plus, c’est à cette période que se tient le têt et dans la province de Ha Giang, les anciennes coutumes sont au rendez-vous. Il y a également le Lông Tong festival, avec des danses, des jeux traditionnels et des rites pour un climat prospère et de bonne récolte.

Ainsi, si vous choisissez bien vos dates pour vous rendre à Ha Giang vous pourrez mieux découvrir la vie des ethnies.

  • Avril à août : c’est la saison des pluies, les rizières en terrasse deviennent des miroirs d’eau géants reflétant la beauté des paysages. D’ailleurs, c’est en avril qu’a lieu l’incroyable marché de l’amour à Khau Vai. Un moment unique à vivre où les anciens couples se retrouvent et où les nouvelles histoires d’amour se forment.
  • Septembre à octobre : les températures sont plus agréables. Si vous voulez profiter des couleurs vives avec les rizières saupoudrées d’or et les paysages verdoyants c’est le moment idéal. On peut aussi voir des scènes du quotidien des paysans en pleine effervescence pour la récolte du riz.
  • Novembre : c’est la meilleure période pour visiter les incontournables de Ha Giang. Le temps est idéal pour les treks et c’est la floraison de la fleur de sarrasin, fleur symbolique d’Ha Giang. La couleur rose/violette de celle-ci contraste parfaitement avec les rochers gris. Voilà de quoi ravir les passionnés de photographie.

>> Découvrir la province de Ha Giang

>> Faire un trek dans la province de Ha Giang

>> Explorer la province de Ha Giang en moto

Concours de Noel Monopoly

Notre concours de Noël est de retour cette année !

Cette année encore, nous vous proposons de passer un Noël vietnamien. Et pour cette édition 2019, tentez de remporter un Monopoly Edition Hanoi 1900 pour le 1er prix et Traffic Oi pour le second !

Un mille borne version vietnamienne qui vous emmènera aux quatre coins du pays… en scooter évidemment ! Et puis, plongez-vous dans le Hanoi de 1900 avec cette édition en français du célèbre Monopoly. Les rues emblétiques de la capitale en français avec leurs nom du passé et en vietnamien avec leurs noms actuel sont toutes représentées, de quoi passer vos fêtes de fin d’année en voyageant à Hanoi et dans le temps !

Pour participer, il suffit de répondre à ces deux questions et de nous joindre votre prénom et votre email pour que nous puissons vous recontacter si vous êtes l’un des deux gagnants. Les résultats seront annoncés sur notre page Facebook à retrouver par ici, le 25 Décembre !

Et pour vous aider un peu… Un indice se trouve dans cet article !




Il ne vous reste plus qu’à patienter jusqu’au jour de Noël ! Surveillez notre page et votre email. Et en attendant, toute l’équipe de Carnets d’Asie vous souhaite d’excellentes fêtes de fin d’année !

 

Edit : Félicitations à nos gagnants Ludivine Priolet et Hugues Castéra.

 

La méditation vietnamienne

Le Thiên Tông : La méditation vietnamienne

Originaire d’Inde, le bouddhisme s’est étendu à de nombreux pays asiatiques, dont le Vietnam. Introduit au Vietnam depuis le IIe siècle, le bouddhisme exerçait une grande influence dans le pays avec pour objectif principal d’atteindre l’éveil spirituel. Quelle que soit sa pratique, la méditation constitue le moyen ultime et le plus efficace pour se diriger vers la réalisation. Lorsque l’on parle de méditation, on connaît le zen du Japon ou le chan de la Chine. Mais y a-t-il quelque chose d’unique dans la pratique de la méditation au Vietnam ? Plongeons-nous dans le Thiền ou la méditation vietnamienne.

L’histoire de la méditation vietnamienne

En effet, la méditation vietnamienne, appelée Thiên Tông, est une branche du bouddhisme Mahayana prônant principalement la méditation comme voie de la connaissance et de la sagesse. La méditation fut introduite au Vietnam en 580 de notre ère par le moine indien Vinitaruci. Plus tard, sous l’influence du taoïsme, les autres écoles de méditation sont apparues au Vietnam telles que l’école du moine chinois Wu Yantong et l’école de Thao Duong sous le règne du roi Ly Thanh Tong au XIe siècle. Jusqu’à la dynastie de Tran au XIIIe siècle, le roi bouddhiste Tran Nhan Tong unifia ces trois écoles chinoises et indiennes et créa une nouvelle école native du Vietnam, appelée Truc Lam (forêt de bambous), dans la forêt de Yen Tu en 1299. Le mont de Yen Tu, situé dans la province de Quang Ninh, est donc considéré comme le berceau de la méditation vietnamienne.

La pagode de Yen Tu, temple de la méditation vietnamienne

Étant donné que le Thiên était étroitement associé à la dynastie de Tran, une fois cette dynastie disparue, cette école méditative a connu un fort déclin. L’école Truc Lam tomba finalement dans l’oubli après la chute de la dynastie Tran au XVe siècle. Malgré les efforts pour restaurer cette école et l’introduction de la nouvelle école Linji au Vietnam au XIXe siècle, le Thien Tong n’est pas parvenu à retrouver son éclat d’antan. Durant la période coloniale, la méditation vietnamienne était encore marginale. Mais au milieu du XXème siècle, cette pratique a connu une renaissance remarquable. À la suite de plusieurs tentatives pour faire revivre le Thien Tong, le maître Thich Thanh Tu réussis a su relever cette école méditative au Vietnam, en particulier celle de Truc Lam. Il a construit le premier monastère sur le mont Yen Tu pour relier le sens de cette école à son origine, ce qui fut également partie de ses objectifs de renforcer l’impact de sa propagation bouddhique dans le pays.

La pratique de la méditation vietnamienne

L’école méditative Truc Lam figure aujourd’hui parmi les écoles méditatives les plus pratiquées au Vietnam. Après plus de 700 ans de développement, cette école met l’accent sur la concentration intérieure et donc par extension : la vraie paix intérieure de chacun. Croyant que tout le monde avait de Bouddha dans leur cœur, le roi Tran Nhan Tong encourageait les gens à s’améliorer, à se tenir à l’écart des activités inhumaines, à se diriger vers des actes de bienfaisance et à être les maîtres de leur vie. En suivant ces recommandations, les gens seraient en mesure de ramener leur âme en paix et de transformer leur vie en Nirvana, un état éclairé dans lequel les feux de la cupidité, de la haine et de l’ignorance ont été éteints. D’ailleurs, comme le bouddhisme est lié à la nation et à la vie sociale, l’école Truc Lam caractérise l’harmonie entre vies religieuse et laïque.

Une séance de méditation vietnamienne

En pratiquant la méditation, les gens doivent se concentrer dans le moment présent en prêtant attention à leur respiration afin de passer leur esprit errant dans un état pacifique. Ainsi, les pratiquants peuvent se purifier et comprendre ce qu’ils devraient abandonner et ce qu’ils devraient suivre, les rendant maîtres de leur succès ou de leur échec. Cela peut sembler une tâche simple, pourtant cet art de vider son esprit et de se concentrer sur le présent sont difficiles et peuvent prendre du temps à maîtriser.

>>> Découvrir d’autres monastères bouddhistes hors du commun en Birmanie

Où méditer au Vietnam et en France ?

Si vous voulez aller en profondeur et découvrir cette pratique de manière fondamentale, méditer dans les monastères de zen constituera sans aucun doute une expérience significative. Situés à l’écart de la vie trépidante, sur les hautes montagnes et entourés de vastes forêts, les monastères sont les endroits les plus paisibles pour pratiquer la méditation. Le complexe de Yen Tu dans la province de Quang Ninh est considéré comme le site le plus sacré des pèlerins bouddhistes où la dynastie Tran construisait un ensemble de temples, pagodes et monastères pittoresques. Faisant partie du complexe, le monastère de Truc Lam Yen Tu, où le courant du zen Truc Lam fut inventé, constitue le sanctuaire des pratiquants de la méditation vietnamienne.

Le monastère Truc Lam de Da Lat

Avec celui de Tay Thien (Vinh Phuc) et de Da Lat, ces trois monastères sont les plus grands qui suivent le courant de l’école Truc Lam. D’ailleurs, il existe de nombreux beaux monastères du nord au sud du Vietnam, parmi lesquels on peut compter le monastère de Bach Ma (Hue), Quang Duc (Saigon), Sung Phuc (Hanoi), etc. Les monastères ne sont pas seulement un endroit idéal pour mener une vie religieuse et étudier la méditation mais aussi une magnifique destination touristique lors de votre voyage au Vietnam.

Monastère de Bach Ma à Hué

Situé dans le sud de la France, le village de Pruniers est un grand centre bouddhique du Vietnam où il est possible de pratiquer la méditation vietnamienne. Dirigé par le Maître zen Thich Nhat Hanh et la Sœur Chan Khong, le village de Pruniers offre des retraites de méditation de pleine conscience ainsi que des opportunités d’apprécier une vie lente et paisible au cœur des forêts pittoresques de 1250 pruniers.

Méditation vietnamienne en France

Il se compose de trois hameaux : un pour les moines et hommes laïcs, et deux pour les nonnes et femmes laïques. Les hommes seuls doivent s’inscrire au Hameau du Haut (pagode de Phap Van) et les femmes seules soit au Hameau du Bas (pagode de Cam Lo) soit au Hameau Nouveau (pagode de Tu Nghiem). Les couples et les familles peuvent s’inscrire dans tous les hameaux. Une séance de méditation dure pendant une semaine ou plus, durant laquelle les pratiquants apprennent à intégrer la pleine conscience dans toutes les activités quotidiennes. On pratique la méditation tout au long de la journée en mangeant de nourriture végétale, marchant, effectuant des travaux communautaires ou appréciant tout simplement une tasse de thé ensemble.