L'opéra d'Hanoï aujourd'hui

Un symbole de l’interculturalité entre la France et le Vietnam

Opéra de Hanoï au bout de la rue Paul Bert, pièce maîtresse du quartier françaisSitué dans le centre de la capitale du Vietnam, l’opéra d’Hanoï se trouve seulement à quelques mètres du lac Hoan Kiem dans le quartier français. Entouré de bâtiments datant de l’époque coloniale, l’opéra représente dignement l’architecture française. C’est une reproduction fantaisiste de l’opéra Garnier à Paris. C’est une fierté pour les habitants d’Hanoï, il fait partie des 20 opéras les plus réputés au monde !

Aujourd’hui, l’opéra accueil de grands évènements que ce soit des spectacles où bien d’important meeting entre chefs d’état.

En vous rendant dans le quartier français, vous pourrez découvrir l’architecture coloniale en visitant non seulement l’opéra d’Hanoï mais aussi l’hôtel Métropole, la résidence supérieur du Tonkin, la banque de l’Indochine (banque d’Etat) ainsi que le musée de l’histoire.

>>> Et pour en savoir plus sur le musée d’histoire vietnamienne

L’histoire de l’opéra d’Hanoï

L’opéra d’Hanoï est un bâtiment qui a été construit de 1901 à 1911, par les architectes français Harley et Broyer et dirigé par les ingénieurs français Travary et Savelon. Son premier directeur fût monsieur Claude Bourrin un artisan de la modernisation du théâtre.

L’opéra est aussi un témoin important de l’histoire et de la culture du Vietnam. Le 22 octobre 1921, c’est la naissance du théâtre parlé avec la pièce : « La tasse du poisson » de Vu Dinh. Pendant les bombardements américains, l’opéra d’Hanoï servait de mirador afin d’avertir les habitants lors de dangers imminents. D’ailleurs, quand on y pense, c’est plutôt étonnant que le bâtiment n’est pas été détruit par toutes ces guerres !L'opéra d'Hanoï à la fin de sa construction en 1911

Ensuite, on y voit l’apparition du drapeau ainsi que l’hymne nationale du Vietnam. En effet, le 19 août 1945, les Vietnamiens se réunissent sur la place devant l’opéra afin de se diriger vers le palais du gouverneur royal et de s’emparer du pouvoir. Peu de temps après, plusieurs réunions politiques importantes pour la création de la République démocratique du Vietnam se déroulent à l’opéra d’Hanoï. En mars 1946, a lieu le premier rassemblement des députés de l’Assemblée nationale vietnamienne. Puis, en octobre 1946, la première constitution du Vietnam y est signée.

C’est en 1997, que se tient pour la toute première fois au Vietnam le sommet de la Francophonie. L’architecte Hoàn Dao Kinh est alors chargé de la rénovation de l’opéra. Un appel d’offre est lancé mais les prix des sociétés françaises sont exorbitants. Il se résout donc à effectuer les travaux avec l’aide des artisans vietnamiens. Ingéniosité et travail consciencieux, le résultat épate les experts venus voir le résultat. C’est seulement en juin 2017 que l’opéra d’Hanoï a ouvert ses portes aux publics afin que les gens puissent le visiter.

Au départ, l’opéra n’était accessible qu’a une certaine élite, c’était alors un lieu de représentation social où il était bon de se montrer au bras de son mari. Aujourd’hui encore c’est principalement les hautes classes sociales qui se rendent à l’opéra. En bonne partie à cause du prix élevé des représentations artistiques. Actuellement, l’opéra symbolise l’implication de l’architecture française dans la mentalité vietnamienne. Celui-ci contribue au développement des échanges culturels et à l’intégration internationale du pays par le biais de l’art.

Admirer l’architecture de l’opéraOpéra de Hanoï : le coeur du bâtiment, la salle de spectacle, en forme de fer à cheval.

Ce temple de l’art est un bâtiment de style renaissance combiné avec le style baroque, l’architecture néoclassique et des éléments décoratifs de l’art gothique. L’opéra d’Hanoï a été qualifié du « plus bel ouvrage architectural d’Asie du Sud-est » par les architectes japonais.

D’ailleurs, les architectes Harley et Broyer ont donné à l’opéra d’Hanoï la même organisation que les théâtres européens du début du XXème siècle. Quant aux ingénieurs Travary et Savelon, ils ont solidifié le sol de l’opéra avec 35 000 pieux en bambou permettant ainsi de rendre la structure de  l’édifice plus sûre, car le bâtiment se trouvait sur un terrain marécageux. De plus, ils ont conçut la toiture à partir des pierres de la province de Lai Châu.

L’opéra s’étend sur un terrain de 2600 m². Il fait 87 m de long 30 m de largeur et 34 m de haut. Au premier étage on y trouve le hall principal qui donne sur la place de la Révolution d’Août. Des motifs classiques avec d’immenses lustres en cuivre et en bronze doré décorent ce hall. Il y a  également un magnifique escalier de marbre blanc en forme de T que vous pourrez emprunter pour vous diriger vers  la salle des glaces.La salle des glaces inspirée des châteaux de Louis XIV à l'intérieur de l'opéra de Hanoi

La création de la salle des glaces a été inspirée des galeries de châteaux de la Renaissance française ayant appartenu à Louis XIV. Dans cette sublime salle, entre les grandes portes se trouvent de beaux miroirs. Ici sont organisées des cérémonies solennelles, les signatures de documents officiels,… De nombreux chefs d’état s’y réunissent régulièrement.

Dans le deuxième étage, on peut aussi avoir accès au cœur du bâtiment : la très jolie salle de spectacle. Prenant la forme d’un fer à cheval, la salle de spectacle a été inspirée selon les théâtres à l’italienne. La salle est plus petite que l’opéra Garnier mais, elle dispose tout de même de 870 places avec des loges privées au 2ème et 3ème niveau. Elle fait 24 m sur 24 m. On peut y observer des colonnes corinthiennes, les plus somptueuses de l’architecture grecque et romaine. Au plafond, se trouve les œuvres des artistes peintres français avec au centre, un immense lustre. A l’arrière de la salle de spectacle, vous pourrez également voir les salles d’administrations, les 18 loges, les 2 salles de répétition, la bibliothèque et la salle de réunion. On peut le dire cet opéra est un véritable mélange de culture !

Au troisième et dernier étage, en plus de l’accès au troisième niveau de la salle de spectacle on peut remarquer une superbe exposition d’objets et d’images historiques. Et peut-être que pour bien finir cette belle découverte vous irez faire une petite balade dans les jardins verdoyants de l’opéra.

L’Institut Francophone International propose une visite virtuelle de l’opéra de Hanoi. A découvrir ici.

A voir en ce moment :

Le cirque du bambou après une repésentation de son spectacle : "Lang Toi"Pour visiter l’intérieur de l’opéra d’Hanoï, vous n’êtes pas obligé de voir un spectacle. Plusieurs possibilités s’offre à vous : simple visite de l’architecture de l’opéra où une visite guidée de l’architecture comprenant la découverte des arts de la scène du Vietnam.

Cependant, le meilleur moyen pour découvrir l’opéra d’Hanoï, dans son ensemble, est d’assister à l’un de ses merveilleux spectacles. Aujourd’hui, on peut aussi bien voir un spectacle de danse, un concert qu’une pièce de théâtre.

En ce moment vous pouvez notamment voir le cirque du bambou et son spectacle nommé « Lang Toi ». Là, vous pourrez découvrir la beauté poétique du quotidien des villageois dans le nord du Vietnam avec des représentations d’activités locales comme l’agriculture, la construction ainsi que les jeux traditionnels.

>>> Et pour découvrir d’autres spectacles au Vietnam
>>> Découvrez aussi l’histoire du pont Paul Doumer aujourd’hui pont Long Bien

Et pour découvrir le Vietnam, Hanoi et son opéra :
>>> Le Vietnam, une mosaïque de cultures
>>> La grande traversée du Vietnam en deux semaines

L'art de l'émail dans la cité impériale de Hué

Hué, la capitale de la dynastie des Nguyen, a abrité non seulement la dernière dynastie féodale du Vietnam pendant 143 ans mais également un certain nombre de patrimoines matériels et immatériels inestimables tels que les constructions de palais, de tombeaux royaux, les antiquités précieuses, la cuisine et encore l’artisanat. L’art de l’émail de Hué, appelé « phap lam », est considéré comme un artisanat typique de la cour impériale. Il servait pour la décoration des objets émaillés destinés à l’usage quotidien par la famille royale, et pour les motifs décoratifs du palais. Il s’agit d’une technique dans laquelle on utilise des vernis vitrifiés qui peuvent recevoir différentes couleurs. Ils sont ensuite appliqués à l’aide du feu sur certains ouvrages de cuivre, d’or ou d’argent pour les orner.

L'émail à la cour impériale de Hué

Et pour en apprendre plus sur Hué :

>>> Les tombeaux splendides des rois Nguyen

>>> À la découverte la quintessence de la cuisine impériale huéenne

L’introduction de l’art de l’émail au Vietnam

L'émail dans l'architecture de Hué

Le phap lam de Hué s’inspira du « falang », l’art de l’émail du Guangdong en Chine qui était un carrefour commercial entre l’orient et l’occident. Beaucoup de gens pensent que c’était là d’où venait l’art de l’émail, mais celui-ci prit en réalité naissance en occident. En effet, « falang » est une vieille expression utilisée pour désigner les Français ainsi que les occidentaux en général. Cela explique donc l’introduction de cet art en Chine dès l’arrivée des missionnaires occidentaux en Asie depuis XVIIe siècle.

Par conséquent, la technique de l’émail chinois fut influencée par l’émail de Limoges en France et de Battersea en Angleterre, ainsi que par la technique « cloisonnée ». Cette dernière voyagea de l’Empire Byzantin à la Chine par la route de la Soie dès XIVe siècle. Jusqu’au XVIIIe siècle, Vietnam importait l’art de l’émail. Puis Minh Mang (1820 – 1840), le roi qui acheva la construction de la citadelle de Hué, l’employa pour la décoration. D’ailleurs la dynastie des Nguyen appliqua l’émail dans la vie quotidienne de manière plus créative que les Chinois. Alors que les Chinois, les Japonais ainsi que les occidentaux employaient cette technique dans la production des objets ménagers ou des souvenirs, la dynastie Nguyen savait l’appliquer à la construction des palais et des tombeaux de Hué.

L’art des émaux sous la dynastie Nguyen

Il existait principalement trois types de techniques d’émail employées dans la décoration sous la dynastie Nguyen.

  • Le hoa phap lang ou l’émail peint : Originaire de la ville française de Limoges, cette technique consiste à peindre des émaux de couleur sur un émail étendu sur une plaque de cuivre qui sert de support. À chaque couleur correspondent une couche d’émail et une cuisson. La plupart des produits émaillés dans les palais étaient de ce style.

L'émail dans les objets du quotidien

  • Le tam thai phap lang ou l’émail champlevé : Les émaux peints sur cuivre sont une technique développée sur celle des émaux champlevés, lesquels consistent à creuser au burin sur le métal en épargnant les cloisons qui limitent les alvéoles. Les cavités abritent l’émail ensuite cuit, puis poncé. Cette technique, dérivée du cloisonné, produit un ouvrage plus fin.

Plat en émail à 5 couleurs orné de dragon et de nuage. Règne de Tu Duc

  • Khap ti phap lang ou l’émail cloisonné : Il s’agit de cerner le contour des motifs à l’aide de fines bandelettes métalliques soudées sur le champ en métal. Les alvéoles ainsi obtenues peuvent alors recevoir d’émail. Le tout, cuit, puis foncé, reçoit enfin une d’une très fine couche d’émail transparent.

Les décors de la cité impériale de Hué

Ces techniques étaient destinées à la décoration des meubles intérieurs et des objets pour l’usage quotidien de la famille royale. Mais elles s’appliquaient également aux objets impériaux liés aux rituels du culte tels que les bols, les plateaux, les brûleurs d’encens, les vases à fleurs, etc. D’ailleurs, l’art de l’émail sous la dynastie Nguyen montra également sa particularité dans son aspect architectural et décoratif. Les caractéristiques de l’émail lui permettent de résister à la météo capricieuse de la région du Centre. Malgré des épisodes prolongés d’humidité ou de soleil brulant, les motifs décoratifs émaillés gardent encore leurs couleurs originales. Elles donnent toujours un air de splendeur aux constructions impériales pourtant vieilles de près de deux siècles.

Bande décorative en émail sur le toit du palais Thai Hoa

Ainsi, les décorations en émail s’exposent à l’extérieur des palais, surtout sur les toits des édifices. Il s’agit d’œuvres artistiques aux formes variées, aux couleurs riches et aux thèmes décoratifs brillants. Les portes d’entrée en bronze sur le pont Trung Dao menant au palais de Thai Hoa sont un exemple de ce genre de décoration. Des compartiments de couleurs vives abritant des dessins décoratifs ornent les montants supérieurs. Ces dessins représentent généralement des paysages, des fleurs, de la poésie chinoise. Ou encore des animaux sacrés du Vietnam tels que le dragon, le phénix et la tortue.

La restauration de l’émail au Vietnam

Les lampadaires en émail à Hué

L’émail, introduit au Vietnam sous le règne de Minh Mang, connu son apogée durant le règne de Thieu Tri, puis de Tu Duc avec des produits de qualité supérieure. Cependant, dès l’arrivée des Français au Vietnam au milieu du XIXe siècle, l’économie du pays s’est effondrée. Le trésor épuisé, de nombreux ateliers d’émail cessèrent leur activité. Ainsi, la production diminua progressivement. Jusqu’au règne de Dong Khanh en 1885, la cour royale tenta de restaurer ce métier artisanal, mais sans résultat. De là, l’émail de la dynastie Nguyen est tombé dans l’oubli.

Malgré plus de 60 ans d’existence, les générations actuelles peuvent toujours admirer les nombreux objets antiques émaillés avec leur éclat d’origine. Récemment, le phap lam servit de nouveau pour la restauration et la préservation des constructions architecturales de Hué. En attendant le retour de ce métier artisanal unique, il est possible d’admirer les œuvres émaillées dans la citadelle impériale de Hué ainsi que des antiquités impériales précieuses dans le musée des Antiquités Royales de Hué et le musée national d’Histoire vietnamienne à Hanoi.

>>> Le guide complet de visiter la citadelle de Hué

Et pour découvrir Hué et ses merveilles lors de votre voyage au Vietnam :

>>> Une grande traversée du Vietnam en 15 jours
>>> Le Vietnam, une mosaïque de cultures
>>> Le Vietnam en famille

La chique du bétel chez les Vietnamiens

La chique du bétel, une tradition vietnamienne ancestrale

« Les feuilles de bétel et les noix d’arec commencent une conversation » est un proverbe populaire des Vietnamiens désignant une coutume traditionnelle lors des événements importants : la chique du bétel. En effet, les Vietnamiens avaient l’habitude de mâcher le bétel depuis la nuit des temps. Autrefois, on servait le bétel aux invités lors des visites au lieu du thé comme aujourd’hui. Et ce genre de « chewing-gum » était consommé quotidiennement par les anciens Vietnamiens. Jusqu’à aujourd’hui, malgré sa consommation plus rare, le bétel et les noix d’arec figurent parmi les offrandes indispensables lors des festivals, fiançailles, mariages et autres cérémonies importantes.

Le plateau d'offrandes lors d'un mariage vietnamien

La culture millénaire du bétel et de la noix d’arec

Cette coutume est associée à une légende durant le règne des rois Hung qui date de plusieurs milliers d’années. L’histoire commence avec deux frères jumeaux orphelins vivant ensemble avec la femme de l’aîné. Un jour, alors que la femme accueillait les deux frères rentrant du travail, elle fit une erreur, prenant le cadet pour son époux, la femme lui manifesta alors son affection. En s’apercevant de cela, l’aîné avait des soupçons sur la fidélité de sa femme et de son frère. Déçu de la méfiance et de la froideur de son frère, le cadet quitta la maison et mourut en se transformant en un bloc de pierre. Après la disparition du cadet, l’aîné le chercha et par un coup de sort, mourut de fatigue près du bloc de pierre. Il s’est à son tour transformé en plante d’arec. Finalement, la femme partit à la recherche de son mari et trouva l’endroit où les frères furent décédés. En s’effondrant de désespoir, elle est devenue une vigne de bétel grimpant autour de la plante d’arec.

La chique de bétel dans le passé

La légende symbolise donc des liens étroits qui unissent l’amour et le mariage et explique l’utilisation du bétel avec la chaux et la noix d’arec. Ainsi, cette trilogie constitue un cadeau indispensable dans les mariages des Vietnamiens.

La chique du bétel chez les Vietnamiens

En réalité, on sait que la coutume de la laque des dents et de la chique du bétel chez les anciens Vietnamiens date d’il y a plusieurs milliers d’années. La laque des dents était une coutume typique des locaux pour se distinguer des Chinois, se protéger des mauvais esprits et constituait particulièrement à l’époque une marque de beauté. Après le laquage, pour garder les dents toujours sombres, les locaux mâchaient quotidiennement le bétel avec la noix d’arec. La chique pendant des heures libère lentement un liquide rouge rendant les lèvres rosées et diffusant une odeur agréable rafraîchissant l’haleine. Ainsi, la chique du bétel était considérée à l’époque comme un symbole de beauté lorsque les femmes souriaient en révélant des dents noires et des lèvres rouges.

Comment consommer le bétel et de la noix d’arec ?

Pour préparer le bétel, il suffit : d’un morceau de noix d’arec tranché de la taille d’une bouchée, enroulé dans une feuille de bétel avec un peu pâte de chaux et un morceau d’écorce d’un arbre spécifique. En fonction des régions, il est possible d’ajouter d’autres ingrédients tels que l’écorce de cannelle, le tabac, etc.  Tous sont mâchés ensemble, ils offrent des goûts spéciaux : piquant (noix d’arec), sucré (feuille de bétel), amer (écorce) et chaud (pâte de chaux). Le mélange est mis sur le côté de la bouche entre la joue et la mâchoire et mâché pendant des heures en libérant un jus rouge assez frais. Lorsque le mélange est insipide, on le recrache plutôt que de l’avaler.

Un plateau à bétel richement décoré

Étant autrefois une « collation » populaire consommée tout au long de la journée, les Vietnamiens apportaient les noix d’arec bien enroulées dans leurs poches. Ils avaient même un petit sac contenant ces « chewing-gum » suspendu à la ceinture. Chez eux, il existait toujours un plateau de bétel dans leur salon dans lequel on mettait des ingrédients et des petits outils de préparation tels qu’un couteau pour fendre les noix d’arec et un petit bâton pour mettre la chaux sur la feuille de bétel. Dans les familles nobles ou les familles aisées, ce plateau était fabriqué en cuivre ou en bois et sculpté avec des motifs très sophistiqués. Aujourd’hui, on peut voir de nombreux beaux plateaux de bétel laqués vendus dans les magasins comme souvenir.

La chique d’aujourd’hui

Aujourd’hui, cette coutume se limite aux campagnes et seules les vieilles femmes chiquent encore. Malgré sa consommation plus rare, la chique du bétel constitue un symbole culturel toujours présent dans la vie spirituelle des Vietnamiens. Un plateau de bétel et de noix d’arecs minutieusement préparés en forme d’ailes de phénix fait partie des cadeaux de la famille du marié à celle de la mariée. Il est également indispensable dans les offrandes du culte aux ancêtres. Lors des fêtes ou des réunions de village, les chiques de bétel doivent être préparées pour tout le monde bien que peu de gens les consomment encore.

Spectacle Quan Ho

Il existe encore les villages préservant à merveille cette coutume millénaire, comme au village de Phu Le où la quasi-totalité des villageois, hommes et femmes, vieux et jeunes, chiquent le bétel. Ou lors du festival de Lim, le plus grand festival de Quan ho (chant alterné) à Bac Ninh, les chanteuses offrent toujours aux invités de la chique de bétel avant d’assister au spectacle de chants Quan Ho. Ainsi, le temps passe mais cette coutume est toujours l’une des beautés culturelle du Vietnam.

Lors d’une balade dans la campagne vietnamienne, particulièrement au nord, et d’une nuit chez l’habitant, vous aurez sans doute l’occasion de vous essayer à la chique de bétel. Une expérience tout à fait unique qui ne manquera pas d’étonner vos hôtes !

>>> Tout savoir de la nuit chez l’habitant au Vietnam

Et pour découvrir la campagne du Vietnam, c’est à découvrir par ici :

>>> Une exploration de la province de Ha Giang
>>> Randonner de Pu Luong à Ngoc Son Ngo Luong
>>> Notre trek de Bac Ha à Hoang Su Phi

Le dong, la monnaie du Vietnam

Le đồng est la monnaie du Vietnam , dont le symbole local est « đ » et le code international de monnaie est VND. Toutes les transactions au Vietnam se font donc en monnaie locale. Étant l’une des devises les plus faibles au monde, le billet vietnamien a tant de zéro qu’il peut troubler les étrangers lorsqu’ils voyagent au Vietnam pour la première fois. De son histoire à son utilisation, voici tout ce que vous devez savoir sur le dong vietnamien.

L’histoire du Dong, la monnaie vietnamienne

Les Vietnamiens appelaient leurs pièces « đồng » (littéralement « cuivre »), qui fait référence aux pièces de monnaie en cuivre utilisées pendant les époques féodales, puis aux piastres indochinoises en argent durant la colonisation française. En 1946, peu après la déclaration de l’indépendance du Vietnam à Hanoi, la nouvelle monnaie remplaça le piastre et le taux de change entre deux unités était de 1:1. Dès lors, le dong fut l’unité monétaire officielle du Vietnam, quels que soient matériaux utilisés pour la fabrication de la monnaie. Après plusieurs réévaluations, la monnaie garda sa valeur avec 1đ correspondant à 1$ jusqu’aux années 80. Depuis l’adoption de la politique de rénovation Doi Moi en 1986 permettant une économie de marché à orientation socialiste, le Vietnam connut une crise monétaire. Puis, après la dissolution de l’Union soviétique en 1991, la monnaie vietnamienne a commencé à s’effondrer de nouveau.

Le Dong, la monnaie du Vietnam

Dans les années 90, les billets de banque en coton de 100đ, 200đ, 500đ, 1.000đ, 2.000đ, 5.000đ, 10.000đ, 20.000đ, 50.000đ et 100.000đ étaient imprimés. En 2003, les billets en coton des valeurs supérieures à 10.000đ furent remplacés par les billets en polymère de mêmes valeurs et à partir de 2007, les premiers ne sont plus valides pour utilisation. En raison de leur valeur trop faible, les billets de 100đ, 200đ et encore 500đ ne sont plus utilisés également. Par conséquent, il existe aujourd’hui deux types de billets : coton et polymère avec des valeurs allant de 1000đ à 500.000đ. Le recto de tous les billets affiche à droite l’image du président Ho Chi Minh tandis que l’emblème du Vietnam orne la gauche, au-dessus de la valeur du billet. Le taux de change entre VND et EUR est de 1 EUR pour 26.000 VND, et entre VND et USD est de 1 USD pour 23.000 VND.

Comment distinguer la monnaie vietnamienne ?

La famille des Dongs en coton

Le Dong appartenant à la famille du coton a une faible valeur. Elle compte aujourd’hui trois billets souvent utilisés : 1.000đ, 2.000đ et 5.000đ. Avec ces billets, il est possible d’acheter des bonbons, des légumes dans les marchés de plein air ou les frais de stationnement à moto.

Les Dongs de coton

Le billet de 1000 VND (~ 4 cents)  est un peu plus courant, de même que le billet de 2000 VND (~ 8 cents). Ils ont tous deux presque la même couleur marron gris, il faut donc les distinguer par le numéro de valeur ou par l’image au dos. Sur le billet de 1000 VND, vous trouverez l’image du travail du bois à Tay Nguyen tandis qu’au verso du billet de 2000 VND se trouve celle de l’usine textile Nam Dinh. Le billet de 5000 VND (~ 20 cents) constitue le billet le plus populaire et a la plus grande valeur de la famille de coton. D’un bleu océan, il s’affiche sur le verso l’image de la centrale hydroélectrique de Tri An.

La famille des Dongs en polymère

Le dong en polymère

Le dong en polymère a plus de valeur et est présent dans toutes vos transactions au Vietnam. Il existe six billets différents, à savoir 10.000VND, 20.000VND, 50.000VND, 100.000VND, 200.000VND et 500.000VND.

Les plus petits billets en polymère sont ceux de 10.000VND et de 20.000VND.

  • Le billet de 10.000VND (~ 40 cents) a une couleur jaune brunâtre et l’image au verso montrant la production de pétrole sur la côte vietnamienne.
  • Le billet de 20.000 VND (~ 80 cents) est bleu et comporte l’image symbolique de Hoi An, le pont couvert japonais. Ce billet est terriblement similaire au billet de 500.000VND, ce qui signifie que des erreurs se produisant tout le temps, même chez les locaux. Vous pouvez les distinguer en vérifiant soigneusement le nombre de valeur, la taille du billet (le billet de 500.000VND est plus grand) et enfin l’image au dos du billet. Entre 10.000VND et 20.000VND, il est possible d’acheter des billets d’entrée de la plupart des sites touristiques, des boissons, des collations de rue et même un banh mi, si vous avez de la chance de trouver un bon boui-boui ambulant. Les plats tels que le pho, le bun cha et les plats de vermicelles sont plus chers et coûtent autour de 25.000 – 50.000VND

>>>Et pour savoir où dépenser vos billets : Notre séléction des meilleurs restaurants de Hanoi

  • Le billet de 50.000 VND (~ 2 EUR) d’une couleur rose reconnaissable, affiche au verso la photo de Phu Van Lau, un pavillon situé sur l’axe principal de la citadelle impériale de Hué. Vous pouvez avoir un repas assez complet et copieux dans la plupart des restaurants populaires ou encore acheter des petits souvenirs.
  • Le billet de 100.000 VND (~ 4 EUR) est vert et comporte au verso l’image du temple de Littérature à Hanoi.
  • Le billet de 200.000 VND (~ 8 EUR) a une sorte de couleur rose brunâtre et une photo de l’îlot de Dinh Huong dans la baie de Ha Long. Entre 100.000 VND et 200.000 VND, vous pouvez obtenir un lit en dortoir ou une simple chambre double privée pour une nuit ou louer des scooters pour un jour.
  • Le billet de 500.000 VND (~ 20 EUR) est le plus grand et a la même couleur de celui de 20.000 VND et une photo de la maison de Ho Chi Minh à Nam Dan, dans la province de Nghe An. Vous pouvez vivre confortablement avec un budget de 500.000 VND par jour, comprenant le logement et les repas.

Conseils et astuces sur l’utilisation du Dong

Presque tous les paiements au Vietnam s’effectuent en espèces, il est donc important d’avoir toujours une petite liasse de dongs sur soi. La question qui se pose alors est : où changer de l’argent au Vietnam ?

Il faut tout d’abord vérifier le taux d’échange, qui varie chaque jour, sur le site de référence XE ou sur le site de la banque vietnamienne Vietcombank. Le moyen le plus simple et rapide est de changer votre monnaie aux guichets à la sortie de l’aéroport, cependant, le taux d’échange y est souvent désavantageux en raison de la commission relativement élevée. Cela se produit également dans la plupart des banques locales où l’amplitude horaire est d’ailleurs est limitée. Les avantages de l’échange dans ces lieux sont que les transactions sont toujours sécurisées.

Enfin, ce sont les bijouteries qui détiennent les taux de change les plus intéressants et proches du taux réel. Elles acceptent toutes les devises et surtout l’échange se déroule très rapidement. Bien que cela puisse paraître surprenant pour les étrangers, c’est une chose très courante même pour les locaux. Les bijouteries se trouvent généralement dans le centre-ville. À Hanoi, il existe une « rue des bijouteries » où de nombreux touristes y passent pour échanger de l’argent, c’est la rue de Ha Trung. La bijouterie de Quoc Trinh est la plus populaire et se situe au numéro 27. Après l’échange, vérifiez bien sur place parce que vous obtiendrez beaucoup de billets vietnamiens. Ils doivent être en bon état car tous les commerçants refuseront de les prendre s’ils sont déchirés ou abîmés.

Bref, on ne peut nier que la monnaie vietnamienne est source de confusion. Les couleurs des billets peuvent être similaires, le fait de compter les zéro représente un inconvénient pour les yeux et le taux de change peut sembler étrange. Gardez à l’esprit les images et les couleurs et familiarisez-vous avec la monnaie avant votre voyage au Vietnam et tout se passera très bien !

Vous voilà donc millionnaire ! En dong vietnamien…

Et pour devenir millionnaire le temps d’un voyage au Vietnam :
>>> 10 jours de Hanoi à Saigon
>>> La grande traversée du Vietnam
>>> Le Vietnam en famille

[ratings]

Christopher Lecoutre Hanoi Vietnam

Christopher Lecoutre, artiste peintre, de passage à HanoiDans l’ambiance typique d’un petit café hanoien, assis sur un petit tabouret de plastique, nous avons pris un peu de temps pour discuter avec Christopher Lecoutre. Ce peintre originaire de Tourcoing, dans le nord de la France était alors de passage à Hanoi le temps d’une démonstration au Sofitel Métropole. Pour sa seconde fois au Vietnam, on peut dire que les rues de la capitale ont su l’inspirer et c’est ce qui nous a donné l’envie de le rencontrer !

Quand la cuisine rencontre la peinture

Dix-huit chefs de renom, huit étoiles Michelin, un hôtel de légende et un artiste peintre pour une semaine exceptionnelle. Christopher était de la partie pour animer ces incroyables dîners avec des performances live et des collaborations où l’art culinaire se mêle avec l’art pictural. D’un cyclo hanoien, aux assiettes en passant par des boîtes de fromage tout passe sous les pinceaux de Christopher Lecoutre. Et c’est ici que réside l’une de ses spécialités, tous les supports sont propices à son art.

Sa relation avec l’art culinaire est née en 2015 après une performance à Lille dans le restaurant d’un ami : « Au goût du jour ». Puis, le déclic s’est produit dans un hôtel de luxe à Verbier en Suisse en 2016 pendant le Festival de la Haute Cuisine, organisé par Michelin. Alors que les clients recevaient les assiettes à table, Christopher peignait en live son interprétation des plats qui leurs étaient servis. Car c’est aussi ici que réside son autre spécialité, sa capacité à créer des œuvres rapidement, le temps d’un repas ! La première expérience en Asie se passe à Bangkok en 2017 avec le festival So Amazing Chef, avec de nouveau des performances en live. En 2018, il passe par Ho-Chi-Minh-Ville pour son premier passage au Vietnam qui commence déjà à l’inspirer. Et en 2019, direction Hanoi pour le Metropole Culinary Stars. La capitale vietnamienne a su inspirer l’artiste et plusieurs œuvres sont nées de son passage, pendant et hors du festival.

Performance live de Christophe Lecoutre

Et puis cet évènement était également l’opportunité pour une belle collaboration avec Patrice Marchand, des Frères Marchand, affineurs de fromage de Nancy, également présent lors de cette belle semaine. L’occasion de personnaliser les boites de fromages de la marque pour éveiller les sens avant la dégustation !

Le partenariat avec les Frères Marchand

collaboration avec les Frères Marchand

Quelques une de ses réalisations lors du festival sont à retrouver ici :

A l'entrée du Metropole

Décoration sur bambou

Le cyclo par Christopher Lecoutre

Les chapeaux coniques

Asiettes par Christophe Lecoutre

L’art pour tous

Issu d’une famille de joaillers, il est baigné dans le dessin et la création dès son plus jeune et c’est tout naturellement qu’il continue ses études en Belgique pour apprendre les techniques de l’art. Puis, c’est au street-art qu’il s’essaye et encore aujourd’hui, c’est un moyen pour lui de partager son art avec tous. La peinture ne s’arrête donc pas seulement à la toile et la variété des supports et des techniques lui permettent de rafraîchir son art.

Peindre dans la rue à Hanoi

Comme il nous l’expliquait, impossible pour lui de proposer deux œuvres identiques, la société évolue, les hommes évoluent et l’art évolue. Une définition proche de ce qu’est la société vietnamienne et la capitale, toujours regarder vers l’avant et évoluer. Et c’est aussi ce qui lui a plu dans à Hanoi. Comme il l’expliquait, il suffit de prendre quelques bombes de peintures, et de s’installer sur un trottoir pour que les badauds s’arrêtent, la curiosité piquée par les couleurs et les formes atypiques qu’il propose. Toujours avec beaucoup de bienveillance et d’intérêt de la part des Hanoiens. Et puis il faut dire que la capitale a le don d’inspirer, ses chapeaux, sa folie, sa vitesse mais aussi ses femmes aux longs cheveux noirs, voilà ce qui l’a le plus marqué.

Une oeuvre de Christophe Lecoutre dans les rues de Hanoi

Certaines des œuvres de Christopher Lecoutre sont encore visibles dans les rues de Hanoï ! De quoi profiter de son art et de ses inspirations vietnamiennes sur place. Partager l’art, l’offrir à tous, voilà la boucle bouclée !

Et quelques oeuvres d’inspiration vietnamienne sont à retrouver ici :

Parapluie Rouge par Christopher Lecoutre

Parapluie Rouge par Christopher Lecoutre

Femmes de dos par Christopher Lecoutre

Femmes de dos par Christopher Lecoutre

La marchande à vélo par Christopher Lecoutre

La marchande à vélo par Christopher Lecoutre

Christopher Lecoutre à Hanoi

Robe bleue par Christopher Lecoutre

Robe bleue par Christopher Lecoutre

Les œuvres de Christopher Lecoutre et son univers sont à retrouver sur :

Le site
Facebook
Instagram
Artsper

Mode vestimentaire au Vietnam

Un voyage dans la mode au Vietnam

Lorsque l’on parle de mode au Vietnam, on pense toujours à l’ao dai ou la tunique traditionnelle vietnamienne. Pourtant, peu de gens savent que cette tunique symbolique est relativement récente dans sa forme actuelle puisqu’elle date du début du XXe siècle. Dans cet article, nous n’allons pas seulement vous parler de l’ao dai mais aussi de la diversité vestimentaire des Vietnamiennes depuis la fondation du pays il y a 4000 ans.

Alors qu’il est rare de trouver des images ou des informations sur la mode vietnamienne depuis des milliers d’années, l’infographie réalisée par l’artiste Nancy Duong se présente comme un document assez complet et fidèle sur l’évolution des tenues féminines vietnamiennes depuis près de 4000 ans. Elle fut reproduite à partir de matériaux de référence historiques tels que des images, des peintures et des statues anciennes.

Infographie sur la mode vestimentaire au Vietnam par Nancy Duong

La mode vestimentaire à la fondation du pays (2000 av-J.C – 200 après-J.C)

Représentation d'une femme sur un manche d'épéeEn raison des près de 1000 ans de domination chinoise, le vêtement vietnamien partagea inévitablement des caractéristiques avec Hanfu. Quoi qu’il en soit, il y avait des différences significatives. La période de 2000 av-JC à 200 après-J.C précéda l’influence chinoise et marqua la période primitive du pays. Ainsi, les traits vestimentaires de l’époque étaient complètement locaux. Comme cette période marqua également le fort développement de la culture du bronze Dong Son, les motifs vestimentaires étaient inspirés par ceux sur les tambours ou les manches de couteau de bronze. Les femmes portaient souvent des chemises courtes serrées et fendues sur le devant dans lesquelles elles portaient des bavettes à col rond. Leur ceinture était ornée de trois rangées des lignes obliques équidistantes autour de la taille.

Aujourd’hui, il est possible de retrouver les vestiges de ce genre de tenue féminine dans les coutumes traditionnelles des ethnies minoritaires au nord du pays. En effet, quelques ethnies s’y sont installées il y a très longtemps et vivaient dans les forêts ou sur les montagnes, de sorte qu’elles n’étaient pas influencées par la culture chinoise.

 

Sous les dynasties de Ly et Tran (XIe – XVe siècle)

Mode au Vietnam sous la dynastie Ly

Ces dynasties étaient considérées comme la période de la renaissance de l’ancienne culture vietnamienne sur la base de la restauration de l’indépendance nationale et du maintien de la souveraineté après l’occupation chinoise pendant 1000 ans. L’esprit d’autonomie s’est montré par le fait que les rois Ly n’utilisaient plus les tissus de la dynastie Song pour confectionner leurs costumes, mais employaient des tissus fabriqués dans le pays. Les motifs décoratifs n’étaient pas plus simples ou plus primitifs. Ils étaient des motifs significatifs pour les locaux en montrant l’harmonie entre la nature et la vie humaine. La forme des vêtements a changé par rapport à celle des tenues primitives et inspirée par celle de la dynastie de Tang et Song.

Reproduction d'une tenue traditionnelle vietnamienne

Les femmes portaient généralement 3 à 5 couches de vêtements, une bavette, une longue jupe et une tunique Giao Linh portée à l’extérieur étaient indispensables. Le Giao Linh était une robe à col croisé traditionnelle portée par les Vietnamiens depuis XIe siècle jusqu’au XVIIIe siècle et est considéré comme la tenue la plus ancienne d’Orient. Elle était fendue sur les côtés avec des manches longues et larges et nouée par une ceinture en tissu sur la taille. D’ailleurs, les femmes pouvaient porter une autre jupe courte, appelée Thuong, à l’extérieur de la longue jupe et une robe à col rond enfilée par la tête sur le haut comme les femmes de la dynastie de Tran. L’image 4 représente le vêtement des femmes nobles tandis que l’image 5 est celui des danseuses dans le palais.

Étant inspirée par la mode féminine de la dynastie Tang et Song, les femmes nobles Ly et Tran portaient souvent une longue Thuong couvrant la jupe intérieure et nouaient une ceinture en tissu autour de la poitrine. D’ailleurs, elles pouvaient porter une tunique ouverte devant, appelée Doi Kham, en révélant les couches de vêtements à l’intérieur. Ce genre de tenue était plus populaire durant la dynastie de Mac (fig.6). Les tissus utilisés pour les costumes nobles étaient fins et souples.

 

La mode vietnamienne sous la dynastie des Le (XVe – XVIIIe siècle)

La dynastie Le, la plus longue dynastie féodale de l’histoire, a connu une grande diversité des costumes féminins. Généralement, elles étaient sophistiquées avec de nombreuses couches de vêtements de couleur vive. La dynastie des Le était divisée en deux, Le So (Le postérieur) et Le Trung Hung (Le restauré), en raison de l’interruption de la dynastie Mac. Les tenues nobles de la dynastie Le So du XVe au XVIe siècle restaient inchangées avec la longue jupe, Thuong, Giao Linh et Doi Kham, et étaient brodées de lotus.

Infographie de la mode vestimentaire au Vietnam

La diversité vestimentaire était reconnue depuis la dynastie Le Trung Hung tant chez les femmes nobles que chez les femmes populaires. Elles portent généralement dans l’ordre : la bavette, le Giao Linh ou le Vien Linh (ressemblant au Giao Linh mais plus court, son col était rond et enfilé par la tête) et enfin le Doi Kham. Sur le bas, c’était toujours une longue jupe et une jupe Thuong à l’extérieur. Le Giao Linh était parfois mis dans la jupe Thuong. La reine portait encore un gilet enfilé par la tête, appelé Anh Lac, une sorte de vêtement dédiée aux femmes pratiquant le Bouddhisme.

La mode vestimentaire au Vietnam

Le Giao Linh n’était porté qu’au Sud du pays jusqu’au milieu du XVIIIe siècle lorsque le pays était divisé en deux : le Nord était gouverné par le Seigneur Trinh et le Sud par le Seigneur Nguyen. Afin de montrer l’esprit d’indépendance et se distinguer des nordistes, le Seigneur Nguyen modifia le code vestimentaire, conduisant par la suite à l’identité des vêtements des Vietnamiennes. Les femmes portaient un pantalon recouvert d’une tunique à col tenant, boutonné sur le côté droit avec les manches serrées alors qu’au nord les femmes continuaient de porter les longues jupes et le Giao Linh. Cette nouvelle tunique, ou la tunique Ngu Than (la tunique aux cinq pans), est considérée comme la version primitive de l’ao dai actuel.

 

La mode vietnamienne sous la dynastie des Nguyen (XIXe – XXe siècle) à aujourd’hui

Tenue traditionnelle tonkinoise

Après la réunification nationale par la dynastie Nguyen au début du XIXe siècle, le roi Minh Mang interdit la jupe dans tout le pays qui, selon lui, s’opposa aux principes confucéens. Cependant, une partie des femmes populaires du Tonkin s’opposa à ces interdictions en continuant de porter la tunique Tu Than (la tunique aux quatre pans évoluée du Giao Linh qui s’adapte aux travaux agricoles difficiles), la longue jupe et le chapeau Quai Thao. Ainsi, ces anciens vêtements des Tonkinoises sont bien conservés parallèlement au développement de l’ao dai jusqu’à aujourd’hui.

Les membres de la famille royale, quant à elles, portaient des vêtements royaux ornés de phœnix avec des motifs décoratifs très sophistiqués. Dans la vie quotidienne, la reine, les concubines et les princesses portaient la tunique Nhat Binh (une sorte de la tunique Doi Kham) qui était considérée comme une tenue typique de la dynastie de Nguyen

Mode vestimentaire au Vietnam

Différente de la tunique Tu Than dont deux pans arrières cousus en une pièce et deux pans avant séparés, la tunique Ngu Than a cinq pans cousus en une pièce et est portée par les Cochinchinoises et les Tonkinoises nobles. Le Ngu Than descendant aux genoux était large et mal ajusté aux corps des femmes, ce qui conduisit aux modifications du Ngu Than à l’Ao Dai, le symbole esthétique des Vietnamiens, au XXe siècle. À partir des années 1930s, de nombreuses variations sont effectuées pour mettre en valeur la silhouette féminine en flattant leur corps. Ainsi, après sa longue histoire de 300 ans, l’Ao Dai est devenu l’identité vestimentaire des Vietnamiennes.

L'ao dai d'aujourd'hui, point d'orgue de la mode au Vietnam

 

Pour admirer les anciens vêtements des Vietnamiennes

Si vous souhaitez en savoir plus sur les anciennes tenues féminines du Vietnam, il est possible de se rendre aux musées ci-dessous où l’on expose les vestiges, les statues représentant les femmes célèbres dans l’histoire avec leurs coutumes de l’époque et encore les versions imitées des vêtements traditionnels.

Musée des Beaux-Arts du Vietnam – 66 Nguyen Thai Hoc, Ba Dinh, Hanoi

>>> Notre article sur le Musée des Beaux-Arts du Vietnam

Musée des Femmes Vietnamiennes – 39 Ly Thuong Kiet, Hoan Kiem, Hanoi

>>> Notre article sur le Musée des Femmes Vietnamiennes de Hanoi

Musée des antiquités royales de Hue – 3 Le Truc, la ville de Hue

Musée des Beaux-Arts de Saigon – 97A Pho Duc Chinh, District 1, Ho-Chi-Minh Ville

Musée des Femmes du Sud du Vietnam  – 200-202 Vo Thi Sau, District 3, Ho-Chi-Minh Ville

Musée de l’Ao dai – 206/19/30 Long Thuan, District 9, Ho-Chi-Minh Ville

 

Et pour découvrir le Vietnam, sa culture et sa mode, rendez-vous sur Carnets d’Asie.

Photo de couverture de la Crazy House

Dalat, le petit Paris du Vietnam

Dalat, capitale de la province de Lam Dong, aussi connue sous le nom du « petit Paris vietnamien » en raison de son passé colonial. Une charmante petite ville, perchée sur les hauts plateaux de la région centre du Vietnam.

Entre jardins verdoyants, fleurs aux milles parfums, forêts enchanteresses, cascades, lacs et villas françaises il y a de quoi y faire une petite escale de plusieurs jours. Un endroit idéal pour les amoureux de nature et d’architecture…

Quelques informations sur DalatLa gare de Dalat, une empreinte de la période coloniale

Dalat ou la ville de l’éternel printemps a été fondée à la fin du XIXème siècle par le docteur Yersin. Il décide alors,  de créer une station climatique, ainsi qu’un sanatorium  avec l’aide du gouverneur d’Indochine (Paul Doumer). Dalat attira beaucoup de Français, en raison de sa proximité avec Saigon (6 heures de route). Par la suite, la station est devenue une destination touristique phare et de nombreux édifices et villas furent construits par les colons qui souhaitaient échapper à leurs vies étouffantes à Saigon.

En plus de son passé riche, Dalat est aussi célèbre pour ses environs. Tout autour de la ville, vous pourrez vous rendre dans la jungle où vous aurez peut-être l’occasion de rencontrer une magnifique faune. De plus, vous l’aurez sûrement compris, la météo de cette destination en fait un endroit fort agréable à visiter tout au long de l’année (entre 10 et 25°C).

Aujourd’hui,  vous pourrez visiter plusieurs de ces bâtiments de style colonial, comme la gare, la cathédrale où encore l’université de Dalat. En vous baladant dans ses rues vous ne penserez plus être au Vietnam mais dans une ville française aux allures savoyardes !

>>> Et pour découvrir la gare de Dalat et son réseau ferroviaire unique

Outre ses activités il existe aussi un lieu insolite à Dalat… la maison folle ou “The Crazy House”.

La maison folle de Dalat ou Crazy HouseLa maison folle inspirée des contes de fées Disney et du monde de Tolkien

Une présentation de la maison folle

The Crazy House est une maison d’hôte et un site touristique qui a pour objectif de créer un lien entre l’homme et la nature, afin qu’il cesse la destruction de celle-ci.

La maison folle de Dalat ou « Crazy House » a été ouverte au public en 1990. Autrefois appelé « Hang Nga Villa », le nom du bâtiment a été changé car plusieurs personnes l’avait copié afin de le donner à leur propre maison. Par la suite, Hang Nga la propriétaire du lieu, décida de changer le nom par « The Crazy House », un nom qui avait été donné à la maison par les touristes, lors de son ouverture.

Madame Hang Nga est la fille de l’ancien secrétaire général du parti communiste Truong Chinh, elle a obtenu son diplôme d’architecte à Moscou. Puis, après plusieurs années de travail auprès du gouvernement vietnamien, elle a décidé de se consacrer à son rêve de créer une maison comme aucune autre dans le monde, une maison inspirée de la nature. Hang Nga a déclaré à CNN Travel que : «  Crazy House est le point culminant de ma vie et de ma créativité : tout est réuni dans cette structure. Je voulais créer quelque chose d’original, de pionnier, différent de tout ce qui se trouve dans le monde ».

La Crazy House de Dalat est créée pour rapprocher l'Homme de la naturePour réaliser son rêve, Hang Nga a du faire face à plusieurs obstacles. En commençant par l’opposition du gouvernement pour la construction de cette maison. En effet, Hang Nga ne voulait suivre aucune stratégie architecturale et créer entièrement la maison. Cela représentait des risques sécuritaires sur la fiabilité de la structure. Il y avait aussi l’esthétisme de l’édifice qui était critiqué, car il ne correspondait pas du tout au style colonial de Dalat. De plus, avec le désaccord du gouvernement, Hang Nga n’avait pas de soutiens financiers pour la construction de la maison folle. Mais, celle-ci était plutôt téméraire, elle ne baissa pas les bras et réussi à obtenir des financements privés grâce à sa famille et à ses amis, lui permettant de débuter la construction de la maison folle. Puis, le gouvernement finit par céder et soutenir Hang Nga dans son projet fou… lui évitant ainsi de nombreuses restrictions.

Lorsque Hang Nga débuta la réalisation de la Crazy House, elle n’avait pas pour objectif d’en faire une maison d’hôte. Mais, la réalisation de ce projet avait nécessité de gros moyens financiers, engendrant ainsi 30 millions VND de dettes, une somme plutôt exorbitante… Alors, en 1990 l’architecte ouvrit la maison au public pour qu’ils puissent la visiter mais aussi y dormir. En plus de leurs originalités, les chambres offrent tout l’équipement nécessaire à un hôtel de luxe. De quoi allier fantaisie et confort pour un séjour des plus agréables.

Aujourd’hui, la maison est en perpétuelle construction depuis son ouverture au public.La maison folle est l’une des attractions touristiques majeures de Dalat et pour cette raison, le gouvernement participe financièrement à ses projets actuels et futurs. En effet, la maison folle est citée dans de nombreux guides touristiques comme le Lonely Planet. Elle est aussi classée parmi les 10 bâtiments les plus bizarres au monde selon le quotidien du peuple chinois.

On peut dire que The Crazy Guesthouse est un mariage parfait entre l’aspect poétique et la beauté naturelle de Dalat.

L’architecture de la maison folle de DalatUn exemple d'une chambre de la Crazy House, la chambre de l'aigle

Inspirée des contes de fées Disney comme « Alice au pays des merveilles » mais aussi du monde de Tolkien, de l’architecte Gaudi et de l’artiste Salvador Dali. La maison dispose d’une réception, de plusieurs cafés dans le luxuriant jardin, d’une boutique souvenir, de plusieurs salles d’expositions et de 10 chambres différentes, le tout sur un terrain de 2 000m².

Au centre du site touristique vous trouverez un arbre géant inspiré du grand banian local, un figuier qui pousse sur un hôte. Cet arbre reflète le chaos de la nature.

Pour les chambres d’hôtes, elles ont chacunes un thème différent : tigre, kangourou, aigle, fourmi, faisant, ours, termite, lune de miel, bambou et gourde. Chaque détail étant réfléchi, les noms des animaux ont été choisis pour rendre hommage à une nationalité. Le tigre représente les atouts des chinois, l’aigle la grandeur et la force de l’Amérique et les fourmis pour les Vietnamiens qui travaillent dur. Plutôt original n’est-ce pas ?Les couloirs de la maison folle ressemblent à des tunnels

La maison de 5 étages ne suit aucune stratégie architecturale, Hang Nga voulait que sa maison soit créée de toute pièce, même les meubles sont des créations faites mains. La structure fait appel aux formes naturelles. Le comité populaire de la ville l’a qualifié “d’expressionniste“. Mais, on peut aussi parler d’une architecture organique et surréaliste. Elle n’a quasiment pas d’angle droit et peu de perpendicularité, quant aux fenêtres, elles sont toutes de tailles inégales.

Passez sur les passerelles à travers les branches, près des champignons géants, des toiles d’araignées, des géants de pierre, des fleurs, des vignes et baladez vous dans les couloirs en forme de tunnels et de grottes. Cette maison est un réel labyrinthe ! Vous pourrez aussi admirer de nombreux points de vue sur la ville. Voilà de quoi découvrir Dalat d’une autre façon…

Ce qu’il faut savoir :

  • Heures d’ouvertures : 8h30/17h tous les jours
  • Adresse : 3 rue Huynh Thuc Khang, Dalat
  • A 10 minutes en voiture du centre ville

>> Pour découvrir les destinations phares de la région centre du Vietnam

Bac Ha : Entre ethnies minoritaires, marchés et paysages

Bac Ha : Le Vietnam à la montagne

On entend souvent parler du Vietnam comme une mosaïque ethnique. Et bien ce terme prend tout son sens lorsque l’on voyage dans le plateau de Bac Ha dans la province de Lao Cai. Bien que cette petite ville perchée dans les montagnes soit la capitale de l’ethnie H’Mong Fleuri, on compte près 14 ethnies (sur les 54 ethnies que l’on trouve au Vietnam) dans la région. Un véritable patchwork de peuples et de cultures qui font de Bac Ha un véritable sanctuaire dans le nord du Vietnam.

Quelques informations sur Bac Ha

Femmes des ethnies à Bac Ha

La ville de Bac Ha est située à environ 3 heures de route de Sa Pa et nichée au cœur de la montagne, à quelques kilomètres de la frontière chinoise. Longtemps privilégiée par les ethnies, protégées par des terres montagneuses escarpées, cette charmante bourgade voit de plus en plus de voyageurs arriver tant pour sa richesse ethnologique que pour ses incroyables paysages.

Les paysages de la région de Bac Ha« Bac Ha » signifie « cent bottes d’herbe » dans la langue Tay (l’une des ethnies installée dans la région) mais on la surnommait aussi « le plateau blanc ». En raison des très nombreuses cultures de pavot que l’on pouvait trouver dans la région à l’époque. Depuis, un programme australo-nippon a remplacé la culture du pavot par celle des pruniers aux fleurs blanches, ce qui a permis aux populations de se reconvertir tout en conservant le charmant surnom de la région.

Vous l’aurez sans doute compris, les paysages de Bac Ha sont aussi ce qui fait sa grande force. De puissantes montagnes de 1000 à 1500 mètres d’altitude s’érigent, parsemées de végétation dense, de rizières et de champs de thé. Voilà un terrain de jeu idéal pour les aventuriers à moto ou les randonneurs qui pourront passer des heures voire des jours à explorer les quatre coins de cette splendide région.

>>> 4 itinéraires à moto dans le nord du Vietnam au départ de Hanoi

Et puis l’autre grand intérêt de Bac Ha, ce sont bien sûr ses ethnies minoritaires. Une véritable mosaïque de peuples, de cultures et couleurs qui témoignent de la grande diversité du Vietnam. Chaque semaine, ces ethnies descendent de la vallée pour assister au marché, acheter leurs produits de consommation, rencontrer leurs amis et partager un moment de fête.

Les marchés ethniques de la région de Bac Ha

Le marché ethnique et ses produits

Le marché de Bac Ha : Le dimanche

Déguster un bol de soupe au marché

Le marché ethnique de Bac Ha est sans aucun doute le plus grand et le plus coloré de la région. Chaque semaine, les différentes ethnies descendent des montagnes pour se réunir, déguster un bol de thang co et boire quelques verres d’alcool. Le marché est un véritable festival des sens. Vous en prendrez plein la vue avec les superbes tenues traditionnelles des ethnies. Le goût et l’odorat seront aussi au rendez-vous, avec les soupes fumantes qui enivrent le tout-venant. L’ouïe sera quant à elle stimulée par le mugissement des buffles regroupés. Et enfin les produits uniques du marché titilleront autant votre curiosité que votre toucher. Bref, le marché de Bac Ha est un incontournable à découvrir tous les dimanches !

 

Le marché de Coc Ly : Le mardi

Le marché de Coc Ly n’est certainement pas le plus grand de la région, mais l’un des plus charmants sans aucun doute. Situé sur les bords de la rivière Chay, ce sont principalement les Hmong qui rejoignent se marché. Ils descendent chargés de leurs denrées produites dans leur village qu’ils vendront pour acheter d’autres produits nécessaires à leur vie quotidienne. Mais entre tout ça, les locaux en profiteront bien sûr pour déguster un bol de nouilles et boire un verre d’alcool ! Installez-vous sur l’un des stands pour partager un petit moment avec eux. Passé la surprise, il ne restera plus qu’une charmante curiosité pour le voyageur qui vous assura un joli moment de partage !

 

Le marché de Can Cau : le samedi matin

Un stand au marché ethnique

Le marché de Can Cau se tient à environ 20km de Bac Ha et à seulement 8km de la frontière chinoise. Ainsi, il n’est pas rare de voir passer des devises chinoises dans les travées de ce petit marché. Ici tout se négocie, animaux, fruits et légumes et bien sûr vêtements et accessoires traditionnels. On y trouve aussi de nombreux produits des campagnes chinoises ce qui donne à ce marché un joli mélange et une véritable ambiance de foire !

Visiter Bac Ha

Découvrir Bac Ha à moto

Comment se rendre à Bac Ha ?

Se rendre à Bac Ha est une aventure tout à fait unique. Tout d’abord, vous pourrez vous rendre à Lao Cai par le train de nuit. Une occasion d’expérimenter le train vietnamien, le temps d’une nuit en cabine couchette. Une fois arrivé dans la ville de Lao Cai au petit matin, il vous reste différentes options.

La première est de louer une moto directement sur place ou si vous choisissez un tour privé, un mini-bus vous attendra à la sortie de la gare. Dans les deux cas, vous aurez l’occasion d’emprunter une route magnifique à travers les montagnes. De lacets en lacets, la vue sur les vallées en contrebas est tout simplement indescriptible. Comptez environ deux heures de route depuis Lao Cai, les routes sont en très bon état et c’est donc un vrai plaisir de se rendre sur « le plateau blanc ».

Quand partir  à Bac Ha?

L'hiver dans la région de Bac Ha

Il existe plusieurs facteurs pour déterminer à quelle saison partir dans la région de Bac Ha.

Tout d’abord, d’un point de vue météorologique :

  • De janvier à mars, l’hiver est assez frais et les températures peuvent facilement descendre sous les 10 degrés la nuit avec un petit crachin.
  • Au printemps, le temps est chaud et humide et les températures peuvent dépasser les 30 degrés avec un fort taux d’humidité.
  • En été, les fortes pluies peuvent rendre les sentiers difficilement praticables, ce qui n’est pas forcément idéal pour les treks et les balades à moto.
  • La meilleure période d’un point de vue météorologique est sans aucun doute de mi-septembre à décembre. Le temps est très agréable, ensoleillé sans être trop chaud ou trop humide.

Si la météo est un point essentiel pour vous, nous vous conseillons donc cette période de l’année.

Ensuite, d’un point de vue culturel et saisonnier :

Le travail dans les rizières

  • Si vous souhaitez profiter des rizières bien vertes, nous vous conseillons de découvrir Bac Ha durant l’été. C’est à cette période que le riz a bien poussé et offre des paysages d’un vert profond. À partir de septembre, les rizières commencent à être dorées et le riz sera récolté entre mi-septembre et mi-octobre. Cette saison est parfaite pour assister à de jolies scènes de vie quotidienne chez les locaux qui sont au travail au champ. De plus, la météo étant parfaite, tout est réuni pour découvrir la région sous son plus beau jour.
  • En février, même si les rizières ne sont pas au rendez-vous, vous aurez l’occasion d’assister à la floraison des pruniers. La région se pare alors de magnifiques fleurs blanches qui offrent un paysage unique dans l’année. De nombreux touristes locaux choisissent cette saison puisque la renommée de la région s’est en partie faite sur ce phénomène naturel tout à fait surprenant. De plus, cette saison se situe aux alentours du nouvel an lunaire, la fête la plus important chez les Vietnamiens.
  • Début juin, se déroule généralement le festival des courses de chevaux. C’est une autre belle occasion de découvrir la région sous un aspect culturel unique.
  • Le nouvel an Hmong est une autre occasion de découvrir la culture de la région. En règle générale, le nouvel an Hmong tombe environ un moins avant le nouvel an lunaire vietnamien.

Bref, à chaque saison, vous aurez l’opportunité de découvrir la région de Bac Ha sous un jour différent !

 Que faire à Bac Ha ?

Outre les marchés ethniques qui sont bien sûr l’attraction principale de la région, il existe quelques autres activités qui valent bien un détour par Bac Ha.

Le palais Hoang A Tuong

Palais Hoang A Tuong

Situé au nord du lac de Bac Ha, ce palais-villa fut construit entre 1914 et 1921 par un architecte Français et un architecte Chinois pour celui qui était à l’époque le dirigeant de la région de Bac Ha. Les influences françaises et chinoises transpirent de ce bâtiment, bien que certains le considérerons comme « kitch », il vaut tout de même le détour ne serait-ce que pour découvrir son architecture singulière.

Village de Ban Pho

Les rizières dans la région de Bac Ha

Si vous souhaitez découvrir les rizières en terrasse de la région de Bac Ha, nous vous recommandons un petit détour par le village de Ban Pho. Situé à seulement 3-4km de la ville, ce village d’environs 500 foyers est une vraie plongée dans la campagne vietnamienne. Les Hmong et Tay vivent principalement à Ban Pho et sont extrêmement accueillant, ce qui vous assura quelques jolies rencontres !

Trek dans la région de Bac Ha

Les treks dans les montagnes de Bac Ha

Les montagnes environnantes de Bac Ha offrent un magnifique terrain de jeu pour les amateurs de randonnées. Vous traverserez non seulement de jolies forêts mais aussi de charmants villages ethniques. La variété des paysages et des rencontres en feront une expérience tout à fait unique. Pour une immersion encore plus complète, nous vous conseillons un trek de plusieurs jours, accompagné par un guide, ce qui vous permettra de vous aventurer dans des villages et des zones désertées par les voyageurs ! Le trek est sans aucun doute le meilleur moyen de découvrir la région de Bac Ha en profondeur.

Une nuit chez l'habitant à Bac HaNuit chez l’habitant

Et si vous partez pour un trek de plusieurs jours, ne manquez pas de passer une nuit chez l’habitant dans une maison sur pilotis (nha san) traditionnelle. Partager un dîner et quelques verres d’alcool avec les locaux, vous assure une immersion totale. Si vous souhaitez passer plusieurs nuits chez l’habitant pendant votre trek, vous pourrez même expérimenter les différences culturelles entre chaque ethnie chez lesquelles vous passerez la nuit. Un bon moyen de se rendre compte de la mosaïque culturelle qu’est la région de Bac Ha.

>>> Tout savoir sur la nuit chez l’habitant au Vietnam

Bref, Bac Ha est une expérience tout à fait unique en soi ! Des paysages splendides, une richesse culturelle inestimables et de belles rencontres vous y attendent. La région parfaite pour un voyage à un rythme lent, où l’on prend le temps de sentir, de goûter, d’admirer, de discuter et de rire. Un vrai régal !

Et pour explorer Bac Ha en profondeur, découvrez quelques itinéraire avec Carnets d’Asie :
>>> Le Vietnam : Mosaïque de cultures 
>>> Un trek de Bac Ha à Hoang Su Phi
>>> De Hanoi à Sapa en moto

Zone démilitarisée du Vietnam

Découvrir l’ancienne zone démilitarisée du Vietnam

La zone démilitarisée et le pont Hien Luong

Qui dit DMZ, dit zone sensible. En effet, en termes militaires, la DMZ ou la zone démilitarisée est une zone, généralement à la frontière entre deux nations, puissances militaires ou groupes rivaux, dans laquelle toute activité militaire est interdite par le traité de paix, l’armistice ou autre accord bilatéral. Au Centre du Vietnam, à l’extrême nord de la province de Quang Tri abritait une ligne de démarcation séparant le Nord et le Sud du Vietnam, allant de la frontière du Laos à la côte. Cette ligne fut fixée au 17e parallèle nord, traversant la rivière de Ben Hai. Pour ceux qui s’intéressent à la société, à l’histoire et à la politique lors de leur voyage, une visite de la province de Quang Tri et de sa zone démilitarisée, constitue une bonne occasion pour en apprendre plus sur la guerre du Vietnam ou la seconde guerre d’Indochine.

Une brève introduction de la zone démilitarisée vietnamienne

La guerre du Vietnam trouve son origine dans la guerre d’Indochine Française ou la première guerre d’Indochine, qui s’est déroulée dans les années 40 et 50, lorsque les groupes communistes Viet Minh de Ho Chi Minh combattirent le régime colonial du Japon, puis de la France. La guerre d’Indochine française éclata en 1946 et dura pendant 9 ans. Jusqu’en 1954, après la défaite française contre le Viet Minh lors de la bataille de Dien Bien Phu, les Français arrivèrent au terme de leur domination en Indochine.

Les drapeaux des deux pays se font faceEn effet, la bataille conduisit à l’accord de Genève en 1954, dans lequel les groupes rivaux doivent cesser le feu et se désarmer. Le 17e parallèle nord fut donc établi comme ligne de démarcation temporaire séparant les forces militaires françaises et vietnamiennes. Au nord de la ligne se trouvait la République démocratique du Vietnam, ou Nord-Vietnam, qui était sous le contrôle total du Parti communiste vietnamien, dirigé par Ho Chi Minh. Dans le Sud, les Français transfèrent l’essentiel de leur pouvoir à l’État du Vietnam, qui était sous l’autorité de l’ancien empereur Bao Dai. Des élections devaient avoir lieu dans tout le pays deux ans plus tard pour mettre en place un gouvernement unifié.

Cependant, elles ne furent jamais tenues. Les Etats-Unis lancèrent un programme d’assistance à l’État du Vietnam, ou Sud-Vietnam, tout en s’engageant à enrayer la propagation du communisme. En s’apercevant de leur intention de séparer le Vietnam en deux pays distincts, le Nord-Vietnam installa secrètement leurs agents politiques et propagandistes dans le Sud, qui étaient appelés par la suite Viet Cong. Par conséquent,  la guerre du Vietnam, ou la seconde guerre d’Indochine, éclata et dura pendant 21 ans pour la réunification nationale finale en 1975. La zone démilitarisée et la province de Quang Tri en général sont donc devenues l’un des champs de bataille les plus sanglant de l’histoire du Vietnam.

Que voir dans la zone démilitarisée vietnamienne ?

Après la chute de Saigon en 1975, la guerre prit fin et la zone démilitarisée n’avait plus de signification militaire. Les monuments historiques résistent pourtant à l’épreuve du temps pour rappeler le passé tragique mais finalement victorieux du pays.

Le pont de Hien Luong, point chaud de la zone démilitarisée

Le Nord et le Sud étaient séparés par la rivière de Ben Hai, à travers laquelle les Français construisirent un pont pour faciliter le déplacement en 1952. Lors de la partition du Vietnam, le pont de Hien Luong se situait au milieu de la DMZ et était peint de deux couleurs différentes. Ce pont témoigna du désir de victoire et la conviction des Vietnamiens vivant tant dans le Nord que dans le Sud pour la paix et l’unification. Là, il n’existait pas de combats avec armes, mais des combats d’esprits.

Le pont Hien Luong de nos jours

Cela commença lors de la construction des tours de drapeau sur les deux rives dont leur hauteur et leur largueur augmentèrent constamment au cours des années. En effet, aucun d’entre eux ne voulait que son drapeau soit plus bas que celui de l’adversaire. Finalement, la tour de drapeau sur la rive nord était plus haute avec 38,6m et un drapeau de 138m2. Le grand drapeau volant sur le territoire vietnamien renforça la confiance des habitants du Sud sur la réunification du pays.

La propagande dans la zone démilitarisée

En plus de cela, les grands systèmes de haut-parleurs furent également installés le long des deux rives en diffusant chaque jour les propagandes ou les nouvelles politiques défavorables à l’adversaire. Aujourd’hui, le pont de deux couleurs, la grande tour de drapeau et les haut-parleurs existent toujours sur la rive nord. Au bout du pont, sur la rive sud se trouve une grande statue, baptisée « Désir d’un pays unifié », d’une femme et son fils attendant le retour de leur mari et père.

Les tunnels de Vinh Moc

Le tunnel de Vinh Moc

En fait, la DMZ était un contraste frappant avec ce qui s’est réellement passé dans cette région. La région environnante a connu certains des combats les plus violents de la guerre du Vietnam. En 1965, lorsque les troupes américains attaquèrent le nord, certaines zones, telles que Vinh Moc, furent qualifiées de « zone de tir libre », dans laquelle les soldats furent autorisés à lancer des frappes d’artilleries et aériennes.

Le tunnel de Vinh Moc du district de Vinh Linh était l’un des 114 tunnels souterrains construits en tant qu’abris anti-bombes et zones de stockage de nourriture et d’armes. Le tunnel de 3 étages, construit en 1965 et 1966, protégèrent jusqu’à 1200 personnes des bombardements continus. Ce labyrinthe spectaculaire est un incroyable témoin du travail humain, de l’ingénierie et de la persévérance des Vietnamiens.

>>> Les tunnels de Cu Chi, secret d’un monde souterrain

Le site du siège de Khe Sanh

Khe Sanh se trouvait au sud de la zone démilitarisée, près de la frontière laotienne, et constitua le plus grand et sanguinaire champs de bataille durant la guerre du Vietnam. C’est où était installé le centre de commandement de la barrière électrique anti-infiltration McNamara, contenant des armes modernes, toxiques, chimiques et des équipements détectant le déplacement des Vietnamiens.

Les Américains lors du siège de Khe Sanh

Les Américains construisirent la barrière et la base de combat près de la piste de Ho Chi Minh, une voie de transport secrètement construit par le Nord-Vietnam et le Viet Cong, pour assurer le ravitaillement en nourriture et en matériel ainsi que le déplacement de l’armée du Nord dans le Sud. Ainsi, la destruction de cette base de combat, pour les forces vietnamiennes, pourrait enlever un obstacle conséquent sur leur marche offensive vers le Sud. La bataille de Khe Sanh fut considérée comme la deuxième bataille de Dien Bien Phu.

Le musée du siège de Khe Sanh

La bataille opposa le corps des Marines américains à l’Armée populaire du Vietnam et le Viet Cong et se déroula au début de l’année 1968. Les attaques d’artillerie et les bombardements brutaux se sont poursuivies intensément pendant 77 jours et prirent fin avec la mort de dizaines des milliers de personnes, dont la plupart était issus de la force vietnamienne. Le résultat était indécis et les deux côtés revendiquèrent la victoire. Cependant, le siège de Khe Sanh fut brisé et l’armée vietnamienne pris le contrôle de la zone après le retrait américain. Aujourd’hui, le site est occupé par le Musée de la Victoire de Khe Sanh, qui expose des histoires et des anciennes photos fascinantes de la bataille. À côté de celui-ci se trouve également l’aéroport de Ta Con avec des avions américains abattus et les vestiges du siège.

Le ravitaillement par la piste Ho Chi MinhLa piste de Ho Chi Minh au travers de la zone démilitarisée

La légendaire piste de Ho Chi Minh, ou la piste de Truong Son, était un réseau élaboré de voies de différentes tailles, à travers la montagne et la jungle, d’une longueur totale d’environ 2.000 km le long de la chaîne montagneuse de Truong Son. Il s’agissait de la principale ligne de ravitaillement entre le Nord-Vietnam et le Viet Cong au Sud. Pendant la guerre, le transport s’est fait par portage ou sur des bicyclettes renforcées pour supporter une charge de 250kg et poussées par les civils. 6000 jours de construction et d’entretien ont été nécessaires pour maintenir cette artère et plus de 10.000 personnes y perdirent la vie.

Ainsi, le cimetière national de Truong Son dans le district de Giao Linh fut construit en 1973 afin de rendre hommage à ceux qui sont morts pour la libération nationale et la réunification. Elle accueille au total 33.000 tombes de soldats et de martyrs, dont seuls 13.000 ont été retrouvés. Les autres sont toujours portés disparus ou perdus à cause des bombes ou des mines.

Le cimetière Truong Son

La guerre qu’a connu le Vietnam au XXe siècle a profondément meurtri et façonné l’identité actuelle du pays. La zone démilitarisée est donc l’un nombreux lieux de mémoire à travers tout le pays rappelant les événements de l’histoire et l’importance de la paix. Sa visite permet d’imaginer et de visualiser le chaos qui y devait régner. Se retrouver entre les chars et les bunkers américains, en pleine guerre du Vietnam.

Et pour découvrir les vestiges de la guerre du Vietnam pendant votre voyage : Carnets d’Asie

Les plus beaux spectacles du Vietnam

Découvrir la culture du Vietnam au travers de spectacles

L’histoire de 4000 ans du Vietnam est colorée d’événements majeurs et d’une grande diversité culturelle. Découvrir ces faits historiques et l’évolution du pays au cours des milliers d’années était presque impossible dans le passé. Mais ces dernières années, l’art de la scène a changé la donne, nous offrant une touche de réalisme et l’occasion de se replonger dans la grande histoire. Les spectacles sublimés par les superbes performances des acteurs et des musiciens, les effets d’éclairage et visuels emmènent les spectateurs dans un magnifique voyage au cœur de la vie réelle dans le passé. Alors pour vous plonger dans cette culture, nous vous avons sélectionné quelques spectacles à ajouter sur votre liste lors de votre voyage au Vietnam

La Quintessence du Tonkin : un spectacle au cœur de la campagne du Vietnam

« La Quintessence du Tonkin a toutes les qualités d’une performance de classe mondiale » – CNN Travel  de l’eau, des courses de bateaux dragons et des activités festives.

Les plus beaux spectacles du Vietnam

La scène ouverte de la Quintessence du Tonkin s’ouvre sur la vie rurale et traditionnelle des villages septentrionaux à travers six aspects différents, y compris la poésie, le bouddhisme, la nostalgie, la musique et la peinture, la paix et l’harmonie et enfin la fête. Le spectacle retrace de façon vivante l’atmosphère campagnarde joyeuse lorsque les paysans vont pêcher et cultiver leurs terres et communique dans la joie et le rire de la vie rurale jusqu’à l’ambiance studieuse d’un concours du doctorat traditionnel sous la domination féodale.

Le spectacle "la quintessence du Vietnam"

Les pratiques religieuses, jouant un rôle important dans la vie des paysans, sont également mises en scène. Dans lesquelles, l’art des marionnettes montrera l’histoire du moine Tu Dao Hanh, fondateur de la Chua Thay (pagode du Maître) et également fondateur des marionnettes sur l’eau. Sous les lumières éblouissantes, les artistes jouent des instruments de musique traditionnels vietnamiens tout en chantant des chansons folkloriques ancestrales. Grâce aux technologies cartographiques 3D, leurs images sur la surface de l’eau sont projetées sur la scène en rappelant les peintures folkloriques des villages du nord. Situé à 25km du centre-ville de Hanoi, tout près de la pagode du Maître, le spectacle de la Quintessence du Tonkin se tient tous les soirs de 19h à 20h.

La bande annonce du spectacle


 

Hoi An Memories Show : le grand spectacle de Hoi An

La grande scène du spectacle Mémoires de Hoi An

« Le plus beau spectacle du monde » et « Un régal pour les yeux », voici comment certains spectateurs l’ont décrit, selon Reuters.

L’échelle du spectacle Mémoires de Hoi An est tout simplement démesurée, digne d’une fête nationale. En effet, il est le plus grand spectacle en plein air du Vietnam dont la scène couvre une superficie de 25.000 mètres carrés sur une île de la rivière Thu Bon. Avec les performances des 500 acteurs et danseurs, le spectacle vous emmène à la découverte de l’histoire durant 400 ans de la vieille ville Hoi An.

Défilé d'ao dai pour l'un des spectacles les plus impressionnants du Vietnam

Les Mémoires de Hoi An sont divisées en cinq grandes scènes et commencent par la narration d’une tisserande travaillant sur un ancien métier à tisser, symbolisant une tapisserie de la vie tissée au cours du temps à partir des événements. La narratrice ramène le public vers les moments historiques significatifs de Hoi An, à partir son défrichement lors de la domination de l’ancien royaume de Champa. Le spectacle décrit la construction de la ville, les activités quotidiennes des locaux et notamment le grand mariage d’alliance royale entre le roi de Champa et la princesse du Dai Viet (le nom du Vietnam à l’époque) au XIVe siècle.

Jusqu’à ce que Hoi An soit intégré au territoire vietnamien et prit son nom actuel à la fin de XVIe siècle, cette ville devint le port de commerce le plus animé du Vietnam, un carrefour culturel sur la légendaire Route de la Soie reliant le Vietnam au reste du monde. De l’introduction de la fabrication traditionnelle des lanternes à l’influence étrangère faisant de la ville un centre commercial trépidant, tout est retracé de manière réelle et vivante.

Avec des techniques modernes de mise en scène, d’éclairage, d’effets audiovisuels et une chorégraphique expressive, la vieille ville est représentée à son zénith avec toute sa grâce et sa prospérité. Les spectateurs apercevront donc le développement de Hoi An, d’un petit village agricole à une destination touristique majeure, tout en ayant conservé ses valeurs culturelles et traditionnelles pendant 400 ans. Étant l’un des spectacles le plus grandiose de son genre au Vietnam, y assister lors d’une douce soirée est sans aucun doute une manière unique d’expérimenter la vieille ville de Hoi An.

La bande annonce du spectacle

 

Fishermen Show – un joli spectacle sur les villages de pêcheurs du Vietnam

Les spectacles du VietnamSe tenant dans l’une des stations balnéaires les plus attrayantes du Vietnam, la plage Mui Né dans la ville de Phan Thiet, le spectacle Fishermen Show est inspiré de la vie des villages de pêcheurs du XVIIIème siècle. Comme la vieille ville de Hoi An, Phan Thiet était également contrôlée par le royaume de Champa, les performances spectaculaires reflètent donc l’échange culturel de l’ethnie Cham et des Vietnamiens, notamment le rituel le plus sacré auprès des pêcheurs du Centre du Vietnam – le culte de la baleine.

En effet, située au carrefour de l’un des couloirs maritimes autrefois les plus fréquentés au monde, les communautés de pêcheurs de Phan Thiet ont hérité d’une culture maritime unique qui se traduit en termes religieux par des pratiques de culte pour la baleine, un dieu de la mer protégeant les pêcheurs des dangers lorsqu’ils vont au large. Lorsqu’une baleine s’échoue sur le rivage, les pêcheurs font des rituels funéraires dignes d’elle. Un anniversaire de leur mort est annuellement organisé pour marquer la reconnaissance des pêcheurs envers leur génie.

Les spectacles du Vietnam : Fishermen Show

Le spectacle dévoile la légende d’un squelette de baleine dérivant vers la mer de Phan Thiet. Son corps fut honorablement vénéré en tant que général de la mer du Sud au temple Van Thuy Tu tandis que son âme fut transformée en un jeune pêcheur vivant avec les villageois et protégeant les pêcheurs des dangers sur la mer. Les spectateurs le suivront et assisteront à la vie quotidienne des pêcheurs locaux dans les marchés aux poissons à l’aube, dans les champs de sel ainsi que les combats entre les êtres humains et les forces du mal de la mer. Enfin, lors de son aventure, le jeune pêcheur s’égare dans un village de Cham et trouve l’amour avec une jeune femme Cham.

La scène de 4 étages est équipée des superbes systèmes de lumières, des équipements volants, des effets époustouflants des colonnes d’eau gigantesques, des dunes de sable ainsi que l’apparition de vrais chariots à bœuf et d’un squelette baleine titanesque d’une longueur de 22m. Cela permet de retracer spectaculairement le portrait magnifique de la mer, tout en découvrant la culture des villages des pêcheurs. Le Fishermen Show se tient généralement les mercredis, vendredis et samedis soirs, à partir de 20h au théâtre de Fishermen Show. Et pour en savoir plus sur la culture Cham :

>>> Le sanctuaire de My Son : Le joyau du royaume Champa

 

La bande annonce du spectacle

Bref, du nord au sud, de nombreux spectacles sont à découvrir. Le plus difficile sera encore de choisir quel spectacle découvrir lors de votre voyage au Vietnam. De belles histoires, des légendes, des effets visuels à couper le souffle, voilà un moyen original de découvrir la culture vietnamienne. N’hésitez pas à intégrer l’un de ces spectacles dans votre prochain itinéraire lors de votre voyage au Vietnam.

>>> La grande traversée du Vietnam en 15 jours
>>> Le Vietnam en famille